C'est dans une confusion totale que l'APW de Béjaïa, réunie hier en session extraordinaire, a renouvelé son exécutif, seul point à l'ordre du jour. Annoncée fortement houleuse, la session a été une simple formalité, puisque tout semblait avoir été minutieusement préparé. Le renouvellement de l'exécutif a été expéditif, au grand dam des autres membres de l'assemblée, qui n'ont rien pu faire pour changer le cours des choses. Il faut dire qu'avant l'installation du bureau de séance et l'adoption de l'ordre du jour, quelques accrocs ont éclaté entre le chef de groupe du RCD et le président de l'APW. "Vous me donnez la parole, M. le président. J'ai des choses à dire", demande avec insistance M. Deboub, chef de groupe RCD. Peine perdue. Le président refuse catégoriquement. "La session d'aujourd'hui est convoquée exclusivement pour le renouvellement de son exécutif", lui rétorque avec fermeté le président de l'APW. Et après l'adoption de l'ordre du jour, le président propose son nouvel exécutif à l'approbation de l'assemblée. En fait, un seul nouveau est arrivé à l'exécutif. C'est un élu du FLN, Oumbiche Omar en l'occurrence, un retraité d'Algérie Télécom. L'assemblée approuve le choix du président par 24 voix sur les 43 que compte l'hémicycle ; aussitôt, le président lève la séance dans un brouhaha des élus visiblement mécontents. "C'est une assemblée respectable. Je me réserve le droit de déposer plainte contre M. Baloul pour m'avoir manqué de respect", a déclaré le président de l'APW après la levée de la séance. Ainsi, le FFS, qui préside l'assemblée, a réussi la prouesse de rallier certaines voix d'élus du FLN pour regagner la majorité. Une assemblée qui a fonctionné à vide depuis le mois de décembre dernier. Effectivement, depuis décembre 2014, l'APW a été paralysée par une crise sans précédent. Une nouvelle majorité, qui s'est formée à la lumière de l'alliance entre les élus du RCD, du FLN et du Forum socialiste (FS), avait exigé du président de l'APW le renouvellement des présidents des commissions permanentes et des trois vice-présidents. Cependant, le président de l'APW avait rejeté cette exigence en dépit de la paralysie de l'Assemblée. Il aura fallu près de neuf mois pour que la crise soit enfin dénouée. L. O