Après un long règne de quinze années à la tête du corps de la Gendarmerie nationale, Ahmed Bousteila, fraîchement promu au grade de général de corps d'armée, a été relevé de ses fonctions, jeudi, et remplacé, le même jour, par celui qui était son chef d'état-major, le général-major Menad Nouba. Ahmed Bousteila n'est plus commandant de la Gendarmerie nationale, depuis jeudi. Il a été officiellement mis à la retraite par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Selon des sources bien informées, la décision lui a été notifiée jeudi matin par Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et également chef d'état-major de l'ANP. Ahmed Bousteila, qui aura passé 15 ans à la tête de la gendarmerie nationale, a été remplacé le même jour par le général-major Menad Nouba, chef d'état-major de la Gendarmerie nationale. La passation des consignes s'est déroulée dans la soirée de jeudi en présence des directeurs centraux, des divisionnaires et des chefs de service au Commandement de la Gendarmerie nationale (CGN), précisent encore nos sources. Promu au plus haut grade de l'armée nationale, le 5 juillet dernier, à l'occasion de la Fête nationale de l'Indépendance, Ahmed Bousteila a dirigé la gendarmerie pendant 15 ans (2000-2015), avant de se voir signifier une fin de carrière, il y a deux jours. Quelles sont les raisons qui ont présidé à la prise de cette décision ? Certains avancent des raisons de santé, d'autres croient savoir que ce changement à la tête de la gendarmerie intègre le mouvement des restructurations opérées au niveau de la hiérarchie militaire. Peu évoquent la sanction. Mieux, l'idée d'une mise à la retraite avant une nomination ultérieure est même avancée, d'autant que Bousteila est réputé proche du président de la République. Il se dit que Bouteflika le préparerait à un destin meilleur... une succession à Gaïd Salah en tant que chef d'état-major. Cette option est peu vraisemblable, cela dit. Il est plus plausible que ce soit une raison de santé qui a dicté cette fin de fonction du désormais ex-commandant de la Gendarmerie nationale. D'autant que, depuis quelques mois, Bousteila était donné partant à cause de son état de santé. Il avait d'ailleurs chargé le n°2 de la GN, à savoir Menad Nouba, de le remplacer dans plusieurs missions, notamment les sorties de promotions, les séminaires internes et externes, mais aussi les séminaires internationaux et les déplacements à l'étranger. On se souvient que lors du colloque internationale sur la cybercriminalité qui s'est déroulé au Cercle de l'armée (Beni Messous), Menad a été chargé d'assurer les travaux inscrits dans le cadre de l'Initiative "5+5 Défense". Menad assurera, ensuite, la sortie de promotion à l'Ecole de Sidi Bel-Abbes. Lors de sa dernière sortie à l'Est, où il avait réuni ses états-majors à Constantine, Bousteila paraissait fatigué. Agé de 71 ans (né à Aïn M'lila en 1944), Bousteila avait de la peine à achever sa mission à Mila. Le même jour, il écourtera son séjour à Sétif où il avait assisté à la sortie d'une promotion de sous-officiers. Ses activités se réduisaient à assurer des missions en box-office et à recevoir ses homologues à Chéraga. Cela étant, Il y a lieu de relever que le départ de Bousteila intervient au moment où trois de ses généraux ont été limogés, et ce, en même temps que plusieurs commandants de groupements territoriaux, alors qu'ils venaient tout juste d'être promus aux grades de colonels. Il s'agit, en l'occurrence, du général Chater, dont le limogeage avait fait les choux gras des médias nationaux, du général Aïssa Bidel, commandant du 1er Commandement régional de la Gendarmerie nationale de Blida (CRGN), et du général Abdelmadjid Benbouzid. Ces deux derniers, à savoir Bidel et Benbouzid, avaient tenu à peine une année après leur promotion à la tête du premier CRGN de Blida. F.B.