Une augmentation de 2,91 DA par litre est prévue pour le super et le sans plomb, alors que le diesel sera sensiblement touché, puisqu'il coûtera à la pompe 17,75 DA le litre. Le gouvernement a fini par choisir la voie de la facilité, en allant puiser encore dans les poches des ménages pour faire face à la chute des recettes. Une solution facile, certes, mais qui n'est pas sans comporter de gros risques. D'abord, sur le front social, que le même gouvernement avait arrosé de subventions et autres augmentations pour gagner la paix sociale, et, ensuite, dans le fond, parce que le recours systématique aux augmentations des taxes et autres prix risque d'induire des effets d'entraînement, avec une inflation qui sera revue à la hausse et des augmentations de prix qui risquent de mettre à mal le pouvoir d'achat des Algériens. Selon les premières indications révélées par la presse, le projet de loi de finances complémentaire prévoit des augmentations tous azimuts. Cela va du carburant, à l'électricité, en passant par la vignette automobile, Internet et les produits informatiques. Ainsi, l'essence coûtera plus cher. Une augmentation de 2,91 DA par litre est prévue pour le super et le sans plomb, alors que le diesel sera sensiblement touché, puisqu'il coûtera à la pompe 17,75 DA le litre. Le carburant, jusque-là subventionné par l'Etat, entame, désormais, sa marche vers la suppression progressive de la subvention. Cette mesure risque d'avoir des incidences fâcheuses, puisque non seulement les automobilistes vont en pâtir, mais il y aura aussi les conséquences sur les prix des transports publics, qui vont automatiquement augmenter, mais aussi et surtout les coûts supplémentaires pour les producteurs et autres transporteurs de marchandises, qui vont systématiquement être imputés sur les prix des produits de large consommation. Les automobilistes seront doublement sanctionnés, puisque les prix des vignettes automobiles subiront des augmentations sensibles. Déjà sanctionnés par l'augmentation de la taxe sur les véhicules neufs, la nouvelle augmentation des tarifs des vignettes fera la part belle au marché de véhicules d'occasion, en pleine expansion ces derniers mois. Le carburant n'est pas le seul concerné par l'abandon progressif des subventions. La consommation électrique sera, elle aussi, touchée, puisqu'il est prévu l'imposition d'une taxe de 17% au-delà d'une consommation dépassant les 125 kWh par jour. Une mesure qui risque de coûter trop cher aux usagers, sachant que la consommation quotidienne dépasse ce seuil, notamment en période de grandes chaleurs, ou de grands froids. Cela sans compter les commerçants, les industriels et autres acteurs économiques qui consomment énormément d'énergie électrique. Le citoyen sera doublement sanctionné. Une fois, pour sa propre facture d'électricité et, une seconde fois, pour les conséquences induites par cette augmentation sur les commerçants et les producteurs qui vont certainement reporter cette augmentation sur les prix des produits mis en vente. Cependant, les augmentations prévues pour la 3G et les produits informatiques restent inexpliqués. Est-ce une façon de compenser les investissements engagés dans le secteur ? Ou une façon de décourager les citoyens à opter pour cette technologie, au moment où l'on évoque le passage à la 4G ? Une simple comparaison avec les coûts de la 3G dans les pays voisins démontre que chez nous elle coûte déjà assez cher, malgré tous les retards accusés par rapport à nos voisins. Augmenter davantage le prix risque fort bien de maintenir l'Algérie à la traîne dans ce domaine. En attendant la présentation du projet de loi de finances complémentaire devant les parlementaires et des amendements aux autres explications qui seront données par le gouvernement, force est de constater que le gouvernement a choisi de sanctionner les citoyens à travers le recours aux augmentations tous azimuts, avec tout ce que cela implique comme risques sur la paix sociale. A.B.