"Cela fera bientôt deux ans que je lutte, en vain, pour créer une association, trouver des subventions afin de développer cette discipline." Alors que l'Etat a fait de la débureaucratisation un de ses objectifs premiers, Oran continue à perpétuer les mauvais réflexes d'une administration lourde, incapable de s'adapter aux urgences de l'heure. L'exemple le plus édifiant est celui de Hichem Anseur qui a conduit, le 5 septembre, une équipe d'Oran, dont c'est la première participation nationale, à Alger pour participer à l'ADCC International Algeria Open Championships 2015, première étape sélective pour les compétions internationales de grappeling et de MMA. Un rendez-vous national qui a regroupé environ 200 athlètes, entre amateurs et professionnels, et Oran a été représentée par Anseur Team, un groupe de combattants coachés par Hichem Anseur lui-même. Son équipe, que personne n'attendait, a créé la sensation en arrivant en demi-finale et en décrochant la deuxième place dans la catégorie des poids lourds. Pourtant, cette réussite laisse un goût amer chez Hichem, lui qui aurait aimé diriger son équipe sous les propres couleurs de la salle où il enseigne, entre autres arts martiaux, le kick-boxing, MMA, JJB, judo, karaté..., et qui est obligé de concourir sous d'autres couleurs faute d'agrément. "Anseur Sports est un club d'arts martiaux agréé par l'Etat et créé depuis presque trois ans. Mais sans la couverture d'une association sportive, je ne peux pas aller bien loin", indiquera-t-il. Pourtant, il a multiplié, depuis deux ans, les démarches administratives auprès de la DJS locale et la mairie d'Oran pour qu'on lui délivre l'agrément d'une association, mais sans succès. "Chaque fois, on me rejette le dossier sous prétexte qu'il manque un document. Une fois, la DJS a rejeté mon dossier à cause du nom de l'association, alors que je l'avais proposé bien avant son dépôt sans qu'on me dise quoi que ce soit." Une situation pénalisante pour le club et ses élèves qui ont raté compétition et formation à cause de ces entraves bureaucratiques. Hichem Anseur a commencé les arts martiaux à l'adolescence, pratiquant plusieurs disciplines comme le karaté, l'aïkido et le kick-boxing. Depuis quelques années, il s'intéresse au jiu-jitsu brésilien (JJB) et au mixed martial arts (MMA). Il revient sur sa récente participation à Alger, dans la spécialité nogi, c'est-à-dire sans kimono, appelée aussi grappling ou ADCC dans le jargon, en précisant que ses combattants ont affronté parfois des professionnels dans le judo, le JJB, la lutte et le MMA, décrochant la 2e place dans la catégorie des poids lourds, grâce à Chakib, un champion national d'haltérophilie converti au MMA. "Malgré le manque de moyens, nous avons réussi un bon classement pour la ville d'Oran. C'est très motivant pour la suite. Je suis très fier de mes élèves", ajoutant que ce sont les athlètes qui ont financé le déplacement et le séjour à Alger avec leurs propres moyens. "Cela fera bientôt deux ans que je lutte, en vain, pour créer une association, trouver des subventions afin de développer cette discipline et offrir aux jeunes plus de moyens", dira-t-il pour résumer une situation qui n'honore nullement les autorités locales d'Oran, alors que la ville a été choisie pour abriter les Jeux méditerranéens de 2021. À bon entendeur, salut ! S.O.