Comme chaque année, le même scénario se répète. Sauf les déclarations médiatiques des responsables du secteur. Deux semaines seulement après la rentrée scolaire, le constat est amer. En plus des températures caniculaires dépassant souvent les 45°, les élèves de la wilaya d'Ouargla ont débuté leur année scolaire, non seulement sans climatisation et sans eau, mais aussi dans des conditions de travail considérablement dégradées. L'état catastrophique dans lequel sont les écoles, dont certaines sont dans des situations désastreuses, ne semble inquiéter personne. Les parents d'élèves, inquiets et insatisfaits des conditions de scolarisation, ont boycotté l'école et ont empêché leurs enfants de rejoindre leurs classes dans plusieurs établissements, notamment dans la commune d'El-Rouissat et d'Aïn El-Beïda. "Nos enfants restent à la maison jusqu'à ce que les établissements soient entièrement rénovés et les conditions améliorées", affirment les parents. Des murs lézardés, et qui risquent de s'effondrer, des cours dégradées, d'autres submergées par les eaux usées, des salles de classe sales, des tables et des chaises cassées, l'absence de climatisation et d'installations sanitaires, tel est le décor de la majorité des écoles de la wilaya en cette rentrée. Une situation catastrophique qui exige une prise en charge urgente. Même les installations électriques n'ont pas échappé à la dégradation exposant ainsi les élèves au danger d'électrocution. Déficit en encadrement À l'école Tariq-Ibn-Ziyad, à Boughoufala, la situation est beaucoup plus désastreuse. Au lieu de classes repeintes et nettoyées, les élèves ont été surpris par des travaux entamés à l'entrée de l'établissement ; un chantier qu'ils doivent traverser pour accéder à l'école. Ce qui laisse planer des questions sur le début des travaux et le problème de leur achèvement. C'est donc une image désolante du laisser-aller qui règne dans la région. S'ajoute à cela le manque d'eau "propre", notamment dans les sanitaires, qui rend les enfants vulnérables aux maladies. Dès le premier jour de classe, des centaines d'élèves s'étaient retrouvés sans enseignants, et ce, malgré le nombre très important de professeurs engagés pour l'encadrement des élèves des différents paliers. Selon une source officielle, ils sont 8 594 enseignants à être répartis entre 3 452 dans le primaire, 3 218 dans le cycle moyen et 1 924 dans le secondaire. Toutefois, le manque reste flagrant malgré le recrutement de nouveaux instituteurs pour renforcer les effectifs et faire face au déficit dans l'encadrement qui demeure cependant dans les localités éloignées, comme les communes d'Aïn El-Beïda, Rouissat, Lahdjira... Le phénomène de surcharge des classes a été fortement observé à travers toutes les écoles de la wilaya. Beaucoup d'établissements ont largement dépassé les normes en termes de nombre d'élèves par classe, qui a atteint parfois les 55 élèves, avec l'image de trois écoliers qui se serrent à trois sur le même banc. Les enseignants, à leur tour, éprouvent des difficultés dans l'encadrement pédagogique et le suivi des élèves à cause du nombre élevé de ces derniers. Un phénomène est dû principalement au déficit en infrastructures éducatives, notamment dans les zones à forte densité de population. À noter que le secteur de l'éducation d'Ouargla compte, cette année, 455 établissements scolaires, dont 303 écoles primaires, 108 CEM et 44 lycées. G. C