Cinq personnes impliquées dans une affaire de trafic de drogue ont été condamnées, hier, par le tribunal criminel près la cour d'Oran, à des peines allant de 15 ans de réclusion criminelle à la perpétuité. Les cinq prévenus, dont trois sont en fuite, étaient poursuivis pour les chefs d'inculpation de constitution d'une bande de malfaiteurs, d'importation, de possession, de recel et de commercialisation de drogue. Les faits de cette affaire remontent au 24 février 2014 lorsque, agissant sur renseignement, les éléments des services de sécurité de Sidi-Boudjenane, localité située à Maghnia, ville frontalière avec le Maroc, ont opéré une perquisition dans le garage de B. Menad, chez lequel ils ont trouvé 16 quintaux de kif traité, dissimulés dans une voiture allemande. Très vite, l'accusé avouera les faits qui lui sont reprochés en expliquant qu'il avait loué son local à un certain L. Boumediene contre la somme de 200 000 DA dont il a touché la moitié et que son rôle s'arrêtait là. Oui, il savait qu'il s'agissait de drogue et, du reste, il ne fera aucune difficulté pour admettre devant la cour son implication dans ce trafic. Les investigations menées par les enquêteurs conduiront à l'arrestation de L. Hamza, frère du propriétaire présumé de la marchandise, qui a, selon l'accusation, assisté à la transaction entre Boumediène et Menad. Celui-ci le confirmera lors de l'enquête et à l'audience, et le lien entre les deux hommes sera étayé par le relevé des appels téléphoniques de Hamza qui, en quelques heures, avait composé 16 fois le numéro du receleur. Interrogé par le ministère public sur les raisons des 16 appels, il balbutiera qu'il ne connaissait pas Menad, qu'il n'avait pas assisté à la transaction et n'était en rien impliqué dans toute cette affaire. L'enquête déterminera également qu'outre Boumediene, deux autres personnes, toujours en fuite, étaient impliquées dans ce trafic de drogue. Après l'audition des deux accusés présents au procès, Menad reconnaissant tous les faits et Hamza niant toute implication, le ministère public, dans un très bref réquisitoire, mettra l'ensemble des accusés sur un pied d'égalité en requérant la perpétuité à leur encontre. Les avocats, eux, suivront deux lignes de défense bien distinctes. Les défendeurs de B. Menad plaideront les circonstances atténuantes pour leur client qui a reconnu les faits dès le début, a aidé au déroulement de l'enquête et n'est, en réalité, coupable que de recel. L'avocat de L. Hamza, s'échinera, lui, à démonter le dossier d'accusation qui "repose seulement sur les déclarations de B. Menad", les 16 coups de téléphone "n'incriminant en rien son client". Convaincu qu'il vaut mieux libérer un coupable que de condamner un innocent, l'avocat plaidera l'acquittement pour son mandant. Après délibérations, la cour condamnera L. Hamza à 15 ans de réclusion criminelle, B. Menad à 20 ans et les trois autres complices à perpétuité par contumace. S. O. A.