Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs était l'hôte d'honneur hier du séminaire international sur "l'islam spirituel face aux défis contemporains", organisé par l'Association internationale soufie alawiya (Aisa), au siège de l'Unesco, à Paris. À cette occasion, Mohamed Aïssa s'est exprimé sur les actions menées actuellement par son département afin de lutter contre le courant salafiste dans les mosquées et plus globalement sur son ambition de réhabiliter un islam modéré, d'ouverture et de tolérance. Pour y parvenir, il compte très rapidement extraire les lieux de culte à l'influence des islamistes en mettant à la porte la panoplie d'imams improvisés qui y officiaient librement. "J'ai donné une instruction ferme qui vise à abroger toutes les autorisations ouvertes de prêches qui avaient été données dans le passé à certains individus. À partir du mois d'octobre, il n'y aura dans les mosquées que les imams qui ont suivi des enseignements dans nos centres de formation. Plus tard, nous allons les recruter directement à l'université où un cursus de LMD imamat vient d'être ouvert en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur", a expliqué le ministre à Liberté. Evoquant les autres espaces d'expression des extrémistes comme l'école et les médias, il a mis en relief les efforts qui sont menés actuellement pour les prémunir contre la tentation intégriste. Mohamed Aïssa a rappelé à cet égard l'intention affichée par les autorités de "déradicaliser complètement le champ médiatique", en codifiant notamment la ligne de conduite des chaînes de télévision privées. À la place des tribuns de la haine qui monopolisent la parole actuellement, Mohamed Aïssa voudrait tendre le micro à l'élite savante, qu'il souhaite faire sortir de l'ombre. D'après lui, le séminaire initié par l'Aisa œuvre complètement dans ce sens. "La solution pour déradicaliser les esprits et renier les extrémismes au nom de la religion consiste à revenir à l'islam référentiel. Nous parlons en Algérie du référent religieux national. Or ce référent se base sur les œuvres et les efforts des savants de l'islam. Cheikh El-Alaoui — guide spirituel de ligne éponyme, ndlr — en est un. Sa ligne soufie est très bénéfique pour consolider notre référent religieux", a soutenu le ministre en présence de Khaled Benyounès, président de l'Aisa et guide spirituel de la confrérie soufie alaouiya. S. L-K.