Selon l'acte d'accusation, les faits qui se sont déroulés dans la petite commune de Benfréha remontent au mois d'octobre 2014. Le tribunal criminel près la cour d'Oran s'est penché, hier matin, sur une affaire dans laquelle le jeune B. Mustapha, 20 ans, était poursuivi pour tentative d'assassinat sur la personne B. Mohamed, âgé, lui, d'une vingtaine d'années. Selon l'acte d'accusation, les faits qui se sont déroulés dans la petite commune de Benfréha remontent au mois d'octobre 2014, lorsqu'en se rendant chez son oncle pour lui présenter ses vœux de l'Aïd, Mohamed a été intercepté par un Mustapha exhibant une arme blanche et entouré de trois amis : "Il m'a donné deux coups de couteau au torse (...) J'ai perdu connaissance (...) Je me suis réveillé à l'hôpital", a relaté Mohamed à l'audience, réitérant les mêmes déclarations qu'il avait faites au juge d'instruction à sa sortie de l'hôpital, après deux interventions chirurgicales et deux mois d'incapacité. "Les plaies sont larges et profondes", avait noté le médecin légiste dans son rapport d'expertise en évoquant une arme de dimension aussi importante que celle d'une épée. L'enquête révèlera, par la suite, que l'agression armée fait suite à un conflit qui opposait l'agresseur au frère de la victime. Mustapha n'a pas pardonné au frère en question de l'avoir dénoncé comme étant l'auteur d'un vol dont une femme policière avait été victime quelque temps plus tôt. "Oui, j'ai volé la policière et j'en voulais à celui qui m'avait dénoncé mais je ne me suis jamais attaqué à son frère comme il le prétend", a-t-il nié devant le juge. Ses blessures ? "Peut-être qu'il se les a administrés lui-même ou qu'il a été agressé par d'autres. En tout cas, je suis innocent de cette tentative de meurtre", a-t-il soutenu, maintenant, lui aussi, les propos qu'il a tenus lors de l'enquête préliminaire. Pour le ministère public, il n'y avait pas de doute que Mustapha fût l'auteur de l'agression. "Il est connu pour ses fréquentations douteuses, son penchant pour la bouteille et la drogue, il s'est déjà signalé par les agressions et les vols, et il avait un différend avec le frère de la victime", a énuméré le représentant du parquet pour bien brosser le profil de l'accusé. "De plus, il n'a pas frappé pour blesser mais pour tuer (...)", a-t-il martelé en insistant sur la gravité des blessures infligées à la victime. Le ministère public en était convaincu, l'accusé avait bien l'intention de donner la mort. "Il constitue un danger pour la société et pour lui-même, il doit être enfermé", a-t-il conclu en requérant 15 ans de réclusion criminelle. Pour l'avocate de la défense, rien n'est évident : "Mon client a été arrêté deux mois après les faits ; aucune arme n'a été retrouvée en sa possession, et le dossier de l'accusation se base exclusivement sur les déclarations de la victime et le témoignage, évidemment à charge de son cousin (témoin qui n'a pas assisté au procès, ndlr)", a-t-elle dénoncé avec véhémence en insistant sur le fait qu'aucun élément ne démontre que son client soit le responsable de l'agression. Quant à la préméditation que le ministère public a plusieurs fois soulignée, l'avocate s'interroge : "Dans l'hypothèse que mon client soit l'auteur de l'agression, ce qui n'est pas le cas, pourquoi n'a-t-il pas achevé la victime puisqu'il voulait, à ce point, donner la mort ?". Elle rappellera très justement à ce propos que Mustapha avait raconté s'être évanoui après avoir reçu les deux coups. "Si mon client était impliqué et voulait tuer le frère de son ennemi, pourquoi ne l'a-t-il pas achevé ?" a-t-elle encore demandé en affirmant que l'accusation n'était pas fondée et en réclamant l'acquittement pur et simple de son mandant. Après délibérations, le tribunal criminel condamnera B. Mustapha à sept ans de prison ferme. S. O. A.