Après les discussions entre Barack Obama et Vladimir Poutine lundi à New York sur l'avenir de la Syrie, les choses ont vite évolué hier du côté russe. Les Russes n'ont pas attendu longtemps pour mener leurs premières frappes aériennes contre l'organisation autoproclamée Etat islamique (Daech) en Syrie, après le feu vert du Sénat à Vladimir Poutine, à la demande du président syrien Bachar al-Assad. "Tous nos partenaires sont informés des plans et actions de la Russie en Syrie", a déclaré, hier, le chef d'Etat russe dans une intervention à la télévision quelques minutes après le début des premières frappes contre Daech. Durant la matinée, Vladimir Poutine avait réuni son gouvernement pour discuter de sa décision de passer à l'action en Syrie. "Nous avons toujours soutenu la lutte contre le terrorisme international. Et nous sommes convaincus qu'elle doit être menée dans un strict respect du droit international, c'est-à-dire dans le cadre des résolutions ad hoc adoptées par le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies ou bien à la demande du pays qui a besoin d'une assistance militaire. Nos partenaires agissant en Syrie n'ont ni l'un ni l'autre l'appui de l'ONU", a-t-il dit lors de cette réunion, a rapporté l'agence de presse moscovite Ria Novosti. "Le seul moyen de lutter efficacement contre le terrorisme international — en Syrie comme sur les territoires voisins — (...) est de prendre de vitesse, de lutter et de détruire les combattants et les terroristes sur les territoires qu'ils contrôlent et de ne pas attendre qu'ils arrivent chez nous", a justifié le président russe. "Tous le monde sait que le soi-disant Etat islamique considère depuis longtemps la Russie comme son ennemi", a-t-il ajouté. Pour le moment, Moscou exclut tout engagement des troupes russes au sol, mais cela se fera certainement, vu le développement de la situation et l'accélération des événements au moment même où l'ONU tient son assemblée générale annuelle et célèbre le 70e anniversaire de sa création. Pour rappel, les frappes russes ont débuté quelques jours seulement après avoir annoncé la mise en place d'un centre de coordination à Bagdad par la Syrie, l'Iran, l'Irak et la Russie. La création de ce centre a pour but de lutter contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie. à noter aussi que le Sénat russe a autorisé le président Vladimir Poutine à lancer des frappes aériennes en Syrie, suite à la demande émise par son homologue syrien Bachar al-Assad. Un communiqué de... la présidence syrienne avait même annoncé hier matin que "les forces aériennes russes ont été envoyées en Syrie à la suite d'une demande de l'Etat syrien par le biais d'une lettre de Bachar al-Assad (...) dans le cadre de l'initiative du président Poutine pour lutter contre le terrorisme", ont repris les agences de presse. Ainsi, ce nouveau pas de Moscou dans son soutien au président syrien intervient sur fond de bras de fer entre le président américain Barack Obama et son homologue russe sur le sort à réserver à Bachar al-Assad, considéré par Washington comme le "tyran" qui doit partir, mais vu par les Russes comme le rempart contre les terroristes du groupe Daech. Tout indique que Vladimir Poutine s'est imposé en quelques semaines comme un acteur incontournable face à Barack Obama, lequel n'a d'autres choix que de plier devant cette initiative russe, bien qu'il ne veuille point entendre parler d'une participation de Bachar al-Assad aux pourparlers sur l'avenir de la Syrie. M. T. /L. Menacer