La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a appelé hier à l'institutionnalisation d'une réelle démocratie comme solution de sortie à la crise de la chute des prix du pétrole dans laquelle se débat le pays. À l'ouverture des travaux du comité central de son parti, hier à Zéralda, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a estimé que la crise pétrolière, conséquence de la faillite du système capitaliste international, qui touche l'Algérie de plein fouet, a démontré "la nature obsolète des institutions de l'Etat qui ne possèdent pas la capacité de prospective et d'anticipation", bien que les prémices de la crise du pétrole étaient visibles en 2010. Mais cette crise a montré aussi la nature prédatrice des politiques économiques et l'oppression de la majorité qu'on appelle à payer la facture de la chute des prix de pétrole. Louisa Hanoune a évoqué la nécessité d'institutionnaliser une réelle démocratie, estimant que "cette période est plus difficile encore que celle de la tragédie nationale". Dans un constat sans complaisance de la situation socioéconomique de l'Algérie, la secrétaire générale du PT a dénoncé la politique d'austérité que le gouvernement entend mettre en place. Une politique qui se vérifie, selon elle, à travers l'examen de la LFC 2015 et l'avant-projet de loi de finances pour 2016. "Ces deux lois, relève-t-elle, contiennent des mesures antisociales confirmant ainsi la politique d'austérité qui vise à ruiner le pouvoir d'achat des ménages, à travers les augmentations des prix des matières essentielles et des taxes sur l'eau, l'électricité et l'habitation." Louisa Hanoune n'a pas hésité à fustiger un avant-projet de loi de finances 2016 "provocant" et "la politique d'austérité violente" qu'il implique, considérant que la baisse sensible du budget de fonctionnement entraînera l'annulation d'un grand nombre de postes d'emploi. Il en est de même de la révision à la baisse du budget d'équipement, qui se traduira par l'arrêt des grands projets, a-t-elle affirmé, se basant sur une étude préliminaire qui fait état d'"un énorme recul qui va stopper le rythme de développement et se répercuter par la perte de dizaines de milliers d'emplois". Selon elle, cette tendance de l'économie aboutira inévitablement à une récession, eu égard à la perte du pouvoir d'achat des Algériens. Mais "le plus grand danger viendra d'une disposition de cette même loi qui autorise les entreprises à recourir à l'endettement extérieur", mais aussi "du retour sur le droit de préemption" qui y avait été introduit par le président de la rRépublique en 2010. Autant d'indications qui montrent, déduit-elle, que "nous sommes dans une phase d'institutionnalisation de la prédation". Par ailleurs, Louisa Hanoune interprète la mesure d'amnistie fiscale comme un moyen de blanchiment d'argent sale et une provocation pour la majorité des Algériens auxquels on demande de supporter les effets de la crise. "L'Etat confirme qu'il est au service d'une minorité", a-t-elle asséné, relevant les largesses du gouvernement en faveur des 5 000 milliardaires dont "la richesse provient du siphonnage de l'économie nationale". A . R.