Elles ont sollicité un avocat pour prendre en charge leur litige avec Air Algérie. La catastrophe aérienne survenue à Tamanrasset le 6 mars 2003 continue à alimenter la chronique. Elle est depuis hier au centre d'un séminaire sur les enquêtes intervenant suite aux accidents aériens. Cette rencontre de deux jours, initiée par l'Entreprise nationale de navigation aérienne (Enna) en collaboration avec le ministère des Transports, a pour cadre l'hôtel El-Djazaïr. Plusieurs experts, notamment étrangers y prennent part. Directement concerné, le patron d'Air Algérie a également fait acte de présence. Interpellé sur l'opération d'indemnisation des familles de victimes du crash du Boeing 737-200, Tayeb Benouis a révélé que 43 des ayants droit ont déjà perçu leur dû, 12 sont en attente des chèques de paiement alors que 35 autres doivent compléter les dossiers d'indemnisation. Sur les 96 dossiers traités ou en cours d'étude, six posent actuellement problème. Ils concernent des ressortissants de nationalité française dont les familles contestent la démarche de la compagnie nationale aérienne. Elles ont d'ailleurs décidé de prendre un avocat pour faire valoir leurs droits auprès du transporteur. Le P-DG d'Air Algérie a été informé de leur action à la fin de l'été. Afin d'éviter ce genre de tracasseries, mais surtout des drames comme celui du printemps 2003, les autorités aéroportuaires algériennes ont adopté une politique de prévention draconienne. Le séminaire en cours se veut l'expression de leur prise de conscience. “C'est le début d'un long travail que nous devons entreprendre en commun pour rehausser le niveau de sécurité de notre système de transport aérien”, a souligné Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports à l'ouverture des travaux. Le premier pas semble franchi avec la création d'un bureau national d'enquête sur le modèle français. En Hexagone, la sécurité des avions est du ressort du Beasac (le bureau d'enquête et d'analyse pour la sécurité de l'aviation civile). Deux de ses représentants sont les invités de l'Enna au séminaire. Auparavant, ils avaient pris part à l'enquête sur le crash du boeing d'Air Algérie en compagnie de collègues américains. Les conclusions ce cette investigation qu'ils ont présentées hier à l'assistance n'ont rien de différent de celles révélées aux familles des victimes cet automne. Les données en leur possession font valoir une surchauffe d'un des moteurs de l'avion qui a explosé. Aucune responsabilité humaine n'a été mise en exergue dans cet accident dramatique qui avait conduit à la mort d'une centaine de personnes, des passagers et les membres de l'équipage. Selon les experts de l'Hexagone et des responsables algériens de l'aviation, ce qui s'est passé à Tamanrasset peut arriver partout à travers le monde. D'ailleurs, tous sont d'accord pour dire que les crashs d'avion sont en nette diminution, tant les conditions de sécurité se sont améliorées. Selon nos hôtes français, l'Algérie applique consciencieusement les règles. Un audit de l'Organisation internationale de navigation aérienne (Oaci) vient d'être mené dans nos aéroports. Une délégation de cette instance a séjourné en décembre dernier en Algérie. Elle s'est entretenue avec tous les intervenants dans le transport aérien. Selon M. Benchemame, directeur de la navigation civile au ministère des Transports, les résultats de l'expertise seront transmis au gouvernement algérien dans un délai d'un mois et demi. S. L.