Toute expérience pourrait être une leçon. Les catastrophes aériennes qui ont endeuillé, l'été dernier, particulièrement au mois d'août, plusieurs pays, ne cessent de mobiliser les experts autour d'un souci majeur appelé le développement de la sécurité aérienne. Ouvert hier à Alger, le séminaire sur la sécurité aérienne, organisé par le département des Transports, se veut l'occasion d'évaluer l'expérience algérienne et faire l'état des lieux quant à l'évolution des conditions de navigation en Algérie. Depuis la mise sur rails du processus de réformes, l'aviation algérienne s'est appliquée à respecter les règles régissant le transport aérien, admet le ministre des Transports dans un discours lu par l'animateur du séminaire. Par ailleurs, «rien n'est jamais acquis et la sécurité aérienne nécessite une mobilisation permanente», lit-on aussi dans la déclaration de Mohamed Maghlaoui. Ce dernier a présenté certaines conditions jugées «indispensables» pour une navigation sécurisée. Il s'agit, entre autres, de l'harmonisation des procédures de sécurité, une formalité indiscutable et valable sur tous les territoires. Sur le plan national, «l'Etat algérien n'a ménagé aucun effort pour honorer ses engagements sur le plan international», affirmait le ministre, soulignant que toutes les recommandations ont été satisfaites par l'Algérie, hormis neuf, mais cinq sont en voie de satisfaction. S'agissant toujours du cas Algérie, un processus de réformes est en voie de modifier de fond en comble la machine, mais aussi la politique nationale de navigation. Il est question de renouveler la flotte nationale, de se conformer aux normes de sécurité internationales, veiller à la mise sur pied de nouvelles aérogares, dotés de tous les systèmes de sécurité, la couverture radar des plus modernes et surtout de la formation continue du personnel, indique le ministre, tout en admettant que toutes ces conditions, «à laquelle l'Algérie a répondu sans hésitation ne suffisent pas pour prévenir les accidents». L'on apprend que l'Algérie s'apprête, d'après le discours de M.Maghlaoui, à mettre en place des ateliers de travail et d'analyse sur les accidents aériens. Intervenant lors de cette rencontre, Paul-Louis Arslanian, expert français de renommée mondiale et spécialiste des enquêtes et des analyses dans la sécurité aérienne, annonce que le cas du crash d'avion de Tamanrasset, survenu le 6 mars 2003, constitue un travail de réflexion et de vocation internationale qui est en train de se faire depuis deux années. L'orateur s'est félicité «de la volonté et de la détermination des autorités algériennes qui tendent à renforcer l'analyse et les études après même la présentation du rapport sur la catastrophe de Tamanrasset». L'expert français, convié pour animer les travaux de l'atelier, n'est pas allé par quatre chemins pour reconnaître les efforts consentis par l'Algérie allant dans le sens de se conformer aux règles internationales de la sécurité aérienne.