Alors que la JS Kabylie a affiché, ces derniers temps, des signes apparents de regain de vitalité comme le prouve cette série remarquable de quatre matchs sans défaite, ce qui s'est traduit par une belle remontée au classement général, voilà que l'on apprend les départs – regrettables et regrettés – du second gardien de but Nabil Mazari et de l'entraîneur adjoint Lamine Kebir. Même si les dirigeants kabyles cherchent à minimiser de tels départs, force est d'admettre que ces derniers auraient pu user de tous les moyens de conviction et de persuasion pour tenter de convaincre ces deux éléments à continuer à servir le club tout au moins jusqu'au mercato hivernal, tout cela pour éviter toute forme de cassure et d'atteinte à la sérénité du groupe au beau milieu du gué. Après près de vingt années de présence au club, lui qui a pratiquement grandi au stade du 1er-Novembre depuis ses premiers pas dans l'école de football de la JSK au début des années 1990, voilà que l'éternel goal remplaçant Nabil Mazari, qui a toujours servi loyalement son club de toujours, décide, à la surprise générale, de plier bagage du jour au lendemain en exigeant sa lettre de libération, ce qui fut fait en un clin d'œil, sans tambour ni trompette, alors que le troisième gardien, Messaoudi, qui devient de facto le remplaçant direct du gardien international Azzedine Doukha, est encore jeune et inexpérimenté en dépit de ses énormes qualités prometteuses. Comme d'habitude, on parle d'une "séparation à l'amiable" au beau milieu du parcours et rien n'a été soufflé sur ce divorce énigmatique, mais l'on croit savoir qu'il s'agit bel et bien d'un contentieux financier. Ceci dit, il faut bien rappeler que le championnat n'est qu'à sa 7e journée, et il reste bien huit matchs à disputer avant la fin de la phase aller, sans compter les matchs de coupe d'Algérie, et le fait de se séparer aussi hâtivement d'un second gardien expérimenté de l'envergure de Mazari relève certainement de la légèreté qui risque de valoir bien des désagréments à la formation kabyle, et ce, en cas d'indisponibilité éventuelle du keeper international Doukha. L'autre éclipse est à mettre à l'actif de l'entraîneur adjoint Lamine Kebir, que l'ancien entraîneur en chef Mourad Karouf avait fait venir durant l'été pour accomplir un travail remarquable durant trois mois de présence au club. Ancien technicien de valeur qui a fait ses preuves à l'ASO Chlef et surtout en équipe nationale, Kebir a préféré lui aussi quitter, avant-hier jeudi, le vaisseau kabyle, là aussi pour des raisons que l'on ignore, même si l'on croit savoir qu'il s'agit encore d'un contentieux financier. Certes, il ne le dit pas ouvertement, mais l'on croit savoir que l'entraîneur français Dominique Bijotat regrette de tels départs qui, en fait, auraient pu – et auraient dû – être évités en ces moments d'éclaircie qui illuminent depuis quelques semaines un horizon kabyle tristement sombre en début de saison. Vaille que vaille, le coach kabyle tente de préparer le fameux "clasico" MCA-JSK qui a été finalement décalé à vendredi au stade Omar-Hamdi de Bologhine par la LFP qui excelle, comme d'habitude, dans l'incertitude et la flexibilité de la programmation des matchs de l'élite. Quoique contrarié par les absences de trois internationaux (Doukha, Ziti et le Burkinabé Malo) auxquels il faut ajouter Rahal qui ne rentre que ce lundi de Corée avec l'EN militaire, Bijotat affiche quand même un certain optimisme à quelques jours de la chaude empoignade contre le MCA. "Depuis que je suis en Algérie, je suis beaucoup de matchs pour observer les autres équipes, et je pense avoir mon idée sur le Mouloudia d'Alger et sur notre façon d'aborder ce match pour tenter de ramener un bon résultat d'Alger, d'autant plus que la JSK évolue mieux en déplacement", dira Bijotat, qui compte bien préserver son invincibilité depuis qu'il a pris les rênes du club kabyle le 26 août passé, où il a aligné deux victoires à domicile et deux matchs nuls en déplacement sans connaître la moidre défaite jusque-là. M. H.