La Confédération algérienne du patronat (CAP) appelle à un "consensus économique" pour faire face à la crise économique et construire une économie forte et diversifiée. Dans le contexte actuel difficile, "le consensus sur les politiques économiques à mener devient essentiel pour engager notre économie sur le chemin de la croissance forte et durable déconnectée des prix des hydrocarbures", estime M. Boualem M'rakech qui nous a reçus, hier, au siège de son organisation à l'hôtel El-Aurassi (Alger). Le président de la CAP a indiqué que la prochaine tripartite, prévue mercredi prochain à Biskra, sera l'occasion pour son organisation de revenir sur l'incapacité persistante de l'administration algérienne à traduire sur le terrain "les bonnes orientations et les décisons" prises lors des différentes rencontres. Boualem M'rakech a salué "le choix de tenir la tripartite en dehors d'Alger", précisant que son organisation a toujours plaidé pour "un développement décentralisé" et "donner des pouvoirs aux régions". Le président de la CAP a souligné que "des progrès appréciables ont été réalisés dans les différents domaines de notre vie socioéconomique, toutefois, ces progrès auraient davantage gagné en intensité, si l'arsenal légal et réglementaire régissant l'activité économique était efficacement mis en application". Dans ce cadre, la tripartite, qui intervient cette année dans un contexte particulier, sera, aussi, l'occasion d'examiner le rapport d'étape élaboré par le Comité national de suivi des engagements du pacte économique et social de croissance. Cette réunion, au-delà du bilan, viendra opportunément enrichir le débat et les solutions à proposer au manque de tonicité de l'économie. Pour le patron de la CAP, la tripartite ne devrait pas se restreindre à des mesures destinées à résoudre des difficultés conjoncturelles. C'est l'ensemble du système de gestion de l'économie algérienne qu'il convient de réformer pour faire face "à la situation délicate du moment". M. M'rakech rappelle les déclarations du président de la République, lors du dernier Conseil des ministres, soulignant "la gravité de la conjoncture financière que traverse notre pays". Pour faire face "à la situation du moment", la CAP plaide pour "des engagements précis et effectifs". Il propose la création "d'un espace commun permanent dédié à l'activité entrepreneuriale", permettant une meilleure coordination entre les différents acteurs. "Nous sommes prêts à nous engager dans une démarche stratégique", a affirmé M. M'rakech. Tout en adhérant à la politique de rationalisation des dépenses publiques, le président de la CAP rejette "l'idée d'austérité qui contient inévitablement les attributs d'une récession". Les autres organisations patronales préconisent, également, "un consensus et une mobilisation de toutes les parties de la tripartite". Pour le FCE, cité par l'APS, "le contexte d'une situation économique et financière difficile qui impose... un consensus entre les autorités, le patronat et le syndicat sur les réformes structurelles à engager afin d'assurer une transition économique". La CNPA appelle, pour sa part, "à des solutions concrètes et à l'application effective des décisions déjà prises". M. R.