Le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua, a refusé hier de commenter, sur les ondes de la Chaîne III, la menace à peine voilée du coach national Christian Gourcuff, qui assurait, à l'issue du match amical contre le Sénégal, qu'il pourrait bien quitter son poste au mois de novembre prochain. Comme il a refusé également de revenir sur l'information de Liberté, publiée jeudi dernier, faisant état d'un départ de Gourcuff à l'issue de la double confrontation contre Tanzanie, qualificative au dernier tour des éliminatoires du Mondial 2018, et ce, quel que soit le résultat. En revanche, Raouraoua n'apporte pas ce soutien indéfectible à Gourcuff, comme ce fut le cas à la fin de la CAN 2015 où les Verts avaient échoué en quarts de finale face à la Côte d'Ivoire, alors que les observateurs les donnaient favoris de la compétition. Cette fois-ci, le patron de la FAF dit s'attendre "à toutes les éventualités". "Personnellement, je m'attends à tout en ce qui concerne l'avenir du staff technique et je me prépare en conséquence", lâche Raouraoua. Une réponse en fait du berger à la bergère à l'adresse de Gourcuff, qui ne voit pas d'inconvénient à laisser son poste en novembre. Autrement dit, Raouraoua sous-entend que si Gourcuff veut partir, il ne te retiendra pas, et il va même se préparer en conséquence (si ce n'est déjà fait), c'est-à-dire chercher la solution de rechange. Dans son édition de jeudi, Liberté avait révélé, citant une source sûre proche de la FAF, qu'un accord a été trouvé entre Gourcuff et Raouraoua pour une séparation à l'amiable dès la fin du second tour des éliminatoires du Mondial 2018, soit à la mi-novembre prochain, et ce, quel que soit le résultat des deux matches qualificatifs à la phase des poules. "La FAF ne compte pas, vu l'importance du double rendez-vous tanzanien, annoncer la séparation à l'amiable pour le moment, mais une chose est certaine, Gourcuff partira", précise notre source. Pourquoi ? Au-delà des imperfections tactiques relevées, la panique et surtout la faible personnalité de Gourcuff commencent à déteindre sur le groupe, en témoignent les nombreux cas d'indiscipline (Slimani, Soudani, Brahimi) pour ne citer que ceux-là. Le groupe échappe à Gourcuff, et ce dernier lui-même ne supporte plus la pression du public algérien. Il a du mal à comprendre cette impatience des Algériens, il réagit mal aux critiques, en témoignent ses propos scandaleux contre la presse. Du coup, la FAF a décidé de changer d'entraîneur dès le mois de novembre afin de préparer sereinement la phase des poules des éliminatoires du Mondial 2018 et la CAN 2017 avec un technicien plus costaud, surtout que ces éliminatoires ne débutent qu'au mois de juin 2016. En outre, Raouraoua concède que "l'EN a mal joué", mais ajoute-t-il "ce n'étaient là que des matches amicaux sans importance vitale pour l'équipe, le plus important c'est le rendez-vous contre la Tanzanie, la qualification à la CAN 2017 et le Mondial 2018". Cependant, pour Raouraoua, "ce n'est pas une raison de siffler les joueurs, ou d'inviter, sur une banderole, Gourcuff à dégager, car les vrais supporters ce sont ceux qui encouragent l'EN dans les moments difficiles. C'est pas très élégant ce qu'ils ont fait, c'est regrettable". "En tous cas, maintenant, les supporters savent ce qu'il faut faire pour faire perdre l'équipe nationale", indique-t-il, laissant entendre que l'EN ne peut pas prendre le risque de revenir au 5-Juillet avec tout ce qui s'est passé et qu'un retour à Blida est désormais acquis dès la prochaine réception de la Tanzanie, prévue pour le 17 novembre prochain. Le match aller aura lieu à Dar Es-Salam, samedi 14 novembre 2015, alors que la seconde manche est prévue en Algérie, mardi 17 novembre à 18h. Le déplacement de la délégation algérienne vers la Tanzanie se fera le 12 novembre, alors que le retour est prévu le 14 novembre par vol spécial. S. L.