C'est le ministre du Commerce qui a évoqué, hier, cette perspective, lors de sa réunion de travail avec le président du Conseil chinois pour la promotion de la coopération Sud-Sud, Lyu Xinhua. L'Algérie pourrait contracter un prêt auprès de la Chine pour financer certains grands projets. C'est le ministre du Commerce, Bekhti Belaïb, qui l'affirme. "M. Belaïb a évoqué la possibilité de l'Algérie de contracter un prêt auprès de la Chine pour financer certains grands projets, précisant qu'il s'agit d'une exception que compte faire l'Algérie compte tenu des faibles taux d'intérêt appliqués par la Chine et de la qualité des relations entre les deux pays", rapporte l'APS. "Les discussions sont actuellement en cours avec la partie chinoise", a-t-il fait savoir sans préciser le montant que l'Algérie envisage de contracter, ni les grands projets qui intéressent les Chinois. L'Algérie souhaite diversifier des relations économiques avec la Chine et encourager davantage les opérateurs chinois à entreprendre des partenariats dans les activités de production de biens et de services. "Le temps est venu d'approfondir et de diversifier nous relations économiques", a appelé, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, à l'ouverture du Forum algéro-chinois organisé à la résidence d'Etat Djenane El-Mithak. Le ministre estime que les conditions, aujourd'hui, sont favorables pour encourager les opérateurs économiques des deux pays d'entrevoir des partenariats dans l'industrie, l'agriculture, le tourisme, les technologies et les services. M. Bouchouareb évoque le projet du grand port de transbordement que l'Algérie compte réaliser à l'est de la ville de Cherchell (Tipasa). Ce projet, dont les travaux seront lancés en 2016 comme l'a annoncé le Premier ministre à Biskra, pourrait intéresser les Chinois. "Ce port permettra d'acheminer les marchandises vers l'Afrique après sa connexion à l'autoroute Est-Ouest et la Transsaharienne. À travers ce type de projet, nos deux pays pourront aller ensemble vers les marchés africains, européens et arabes", souligne le ministre de l'Industrie et des Mines, ajoutant qu'il compte beaucoup "sur le savoir-faire des entreprises chinoises dans la gestion des ports". M. Bouchouareb évoque également les gisements de fer de Ghar Djebilet à Tindouf et de manganèse à Béchar. Le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, a, pour sa part, insisté sur la nécessité de créer un conseil d'affaires algéro-chinois et de "passer de l'étape de relations commerciales à celles de la définition de secteurs d'investissement au profit des opérateurs des deux pays". M. Haddad a relevé que le volume des échanges commerciaux entre les deux est passé à plus de 10 milliards de dollars US en 2014 contre 6,9 milliards de dollars US en 2011, soit un accroissement de 47%. La Chine est le premier fournisseur depuis 2013, renforçant ainsi sa part dans les importations globales de l'Algérie à 14% en 2014 (8 milliards de dollars de produits importés). Ces importations ont augmenté ces trois dernières années de plus de 73%. Le président du FCE constate, par ailleurs, que le nombre d'entreprises chinoises a augmenté de 25% en 3 ans seulement, celles-ci sont passées de 635 entreprises en 2011 à 793 en 2014. Elles représentent près de 9% de l'ensemble des entreprises étrangères installées en Algérie et activent en majorité dans les infrastructures de base (logement, BTP, hydraulique, rail), la téléphonie et dans le commerce. "Il faut aller au-delà du simple commerce et ne plus rester centré sur le seul secteur des hydrocarbures", plaide M. Haddad, estimant que l'Algérie doit constituer "un marché tremplin stratégique et dynamique pour aller vers l'Afrique". M. Haddad propose "la création d'un évènement économique bilatéral phare périodique où nos décideurs institutionnels et politiques, nos acteurs économiques respectifs et nos acteurs financiers, ainsi que l'expertise internationale se rencontreraient". Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) note que "la Chine exporte beaucoup en Algérie, mais en revanche, elle ne nous achète rien ou quasiment rien. Elle est loin d'être le premier investisseur malgré la présence de 790 entreprises". M. R.