Sans surprise, le Mouloudia d'Oran a perdu, samedi à Blida, son troisième match de la saison. Première cible de la rue oranaise : l'entraîneur Jean-Michel Cavalli. Pour s'être un peu éparpillé en devenant "acteur" dans la guerre des clans alors qu'il a toujours soutenu "vouloir rester au-dessus de la mêlée", faisant ainsi le vide autour de lui en exigeant le départ du secrétaire général et du conseiller du président, le technicien français s'est mis tout seul dans la ligne de mire de ceux qui guettaient la moindre occasion pour ouvrir le feu. D'autant plus que, contrairement à la saison précédente tout au long de laquelle il donnait l'impression d'avoir une rassurante mainmise, Cavalli ne semble plus avoir "la main", multipliant les décisions qui prêtent à confusion et qui le fragilisent de plus en plus. Comme celle d'opérer un changement au fort moment de la domination blidéenne, remplaçant un Zaâbiya qui a écopé d'un avertissement, le quatrième de la série et synonyme de suspension à la JS Saoura, et cassant ainsi le rythme de son équipe qui tenait le coup et qui a fini par encaisser un second but dans le temps additionnel. Les malheurs du Corse ne s'arrêtaient pas là puisque l'auteur du but de la victoire blidéenne n'était autre que l'attaquant... oranais Mounir Fekih, celui-là même dont Jean-Michel Cavalli a exigé le départ à l'intersaison, notant son nom en gras sur la liste des éléments à libérer. Avec une seule victoire (face à l'ASMO), quatre matchs nuls (dont deux à domicile 3-3 face au MOB et au CRB) et trois défaites (CSC, USMA et USMB) pour un bilan détaillé de quinze buts marqués contre dix-sept encaissés, le MCO patine à la 13e place au général, ce qui commence à inquiéter sérieusement son public qui, comme en pareille circonstance, pointe un doigt accusateur en direction du premier responsable technique des Rouge et Blanc. "Il trouve toujours des excuses pour justifier les défaites. Mais il ne nous explique pas pourquoi il n'a pas encore trouvé de solutions à cette défense qui encaisse deux buts à chaque match. Il ne nous explique pas non plus pourquoi Lemmouchia doit obligatoirement être titulaire ou pourquoi l'équipe bafouille son football", commentera, à ce sujet, un proche de l'équipe. De son côté, le président du MCO Belhadj Mohamed, dit Baba, n'a évidemment "pas apprécié", mais ne s'est pas pour autant précipité pour prendre une quelconque décision. De Blida, le P-DG de la SSPA-MCO a rallié Alger pour un court séjour de quarante-huit heures. Aucune réunion n'était, de fait, prévue avec Jean-Michel Cavalli. Occupé à préparer le mariage de sa fille, programmé pour le 24 du mois en cours, Belhadj ne devrait pas "toucher" à son staff d'ici au prochain match face à la JS Saoura. Certaines voix se sont élevées pour réclamer un changement d'entraîneur. Mais connaissant la rivalité existant entre lui et le patron de la JSS, Mohamed Zerouati, prochain adversaire en championnat, des proches de Baba sont même persuadés que "seule une victoire convaincante sauvera Cavalli d'un limogeage qui avait déjà failli être acté voilà une semaine". R. B.