Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a été soumis dans la soirée de samedi, au salon d'honneur de l'aéroport parisien Orly-Sud, à une fouille corporelle par la Police de l'air et des frontières française. Il était 19h50 (18h50 heure locale), lorsque le chef du protocole de l'ambassade d'Algérie en France vient voir le ministre de la Communication, Hamid Grine, au salon d'honneur de l'aéroport parisien Orly. Il était porteur d'un message que le ministre algérien a pris, dans un premier temps, pour une blague, affirment des témoins : "Monsieur le ministre, la Police de l'air et des frontières française vous demande de passer à la fouille." Hamid Grine attendait son vol de retour à Alger, dans un compartiment isolé, le salon d'honneur d'Orly étant fait de plusieurs pièces séparées. Le vol était programmé à 20h10 (heure française). "Les deux hôtesses de l'aéroport de Paris au service du ministre, deux jeunes Maghrébines, étaient particulièrement gênées. Hamid Grine a pris son bagage et s'est déplacé aux locaux de la Paf française, situés à environ trente mètres du compartiment lui servant de salle d'attente. Quatre agents lui demandent de faire passer sa valise et son manteau au scanner ainsi que de se soumettre à une fouille corporelle. Hamid Grine a protesté en faisant rappeler aux quatre agents, qu'il était ministre de la République algérienne et qu'il était en mission sur le sol français. Il leur a montré son passeport diplomatique et un ordre de mission, mais sans succès. Les quatre pafistes lui ont signifié qu'ils ont reçu des ordres et qu'ils sont tenus de les exécuter. Le ministre a fini par céder. La fouille a pris à peine cinq minutes. Après quoi, Hamid Grine a embarqué. Le vol a pris un peu de retard. L'avion a finalement décollé à 20h45", témoignent nos sources. Suite à cet incident, qui n'est pas le premier du genre, Alger a protesté officiellement. Hier dimanche, l'ambassadeur de France en Algérie a été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour s'expliquer sur l'incident. L'ambassadeur Bernard Emié a été reçu au siège du ministère à 17h30. La convocation devait être sanctionnée par un communiqué. Pour rappel, le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, et celui de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, ont été confrontés à la même situation contraignante, en avril dernier, à leur retour d'une mission officielle en Chine, alors qu'ils faisaient escale à Orly. Des sources proches du ministère des Affaires étrangères affirment que Ramtane Lamamra avait alors protesté verbalement auprès du chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. "Deux lettres d'excuses ont été adressées à Tebboune et Bouchouareb par le ministre des Affaires étrangères français, avec la promesse que cela ne se reproduira plus", révèlent nos sources. Mais ne voilà-t-il pas que ça recommence six mois après, avec cette fois-ci, le ministre de la Communication, Hamid Grine ! M. M.