La diplomatie américaine continue de mettre Israéliens et Palestiniens dans le même sac, comme si les deux camps étaient sur un terrain de bataille à armes égales. La sauvagerie habituelle de la réaction israélienne face à la colère des Palestiniens des Territoires occupés et de la bande de Gaza a remis sur le tapis la question de la mise en place d'une force internationale, notamment dans l'esplanade des Mosquées, comme l'a proposé la France lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu, qui s'est tenue la fin de la semaine dernière à New York. Mais l'idée ne plaît pas à Tel-Aviv qui veut poursuivre ses massacres à huis clos, punissant toute tentative de rendre publiques ses exactions. "Israël rejette la proposition française au Conseil de sécurité (de l'ONU, ndlr), car elle n'inclut aucun rappel de l'incitation à la violence et au terrorisme de la part des Palestiniens, et elle appelle à l'internationalisation du mont du Temple (l'esplanade des Mosquées)", a répondu le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors du Conseil des ministres, selon un communiqué de son bureau. La nouvelle Intifadha "aux couteaux" des jeunes Palestiniens est qualifiée par l'occupant israélien de terrorisme, alors que Tel-Aviv a autorisé, fin septembre, ses soldats et ses policiers à tirer à balles réelles, alimentant ainsi le feu pour justifier ses violations aux droits de l'Homme, devant une communauté internationale toujours frileuse face à la tragédie de la Palestine qui dure depuis 1948. Au tout début de cette Intifadha, le président palestinien Mahmoud Abbas a saisi le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, pour "accélérer la protection internationale des Palestiniens (...) avant que les choses ne soient hors de contrôle", a rapporté l'agence officielle Wafa. Les autorités palestiniennes avaient alerté l'Onu sur les "récents événements et l'escalade dangereuse dans les territoires palestiniens, particulièrement les provocations des colons à la mosquée Al-Aqsa, leur blocage des routes et leurs raids contre des villages palestiniens, toutes actions effectuées sous la protection de l'armée israélienne", a ajouté Wafa. Mais depuis, soit deux semaines plus tard, l'occupant israélien a multiplié ses violences meurtrières, tuant près d'une cinquantaine de civils palestiniens et blessant plus de 1 500 autres manifestants qui dénoncent quotidiennement l'impunité de Tel-Aviv. Pourtant, en 2014 déjà, lors de l'agression israélienne de la bande de Ghaza, qui a duré une soixantaine de jours et fait 1 800 civils palestiniens tués et pas moins de 5 000 autres blessés, le président Mahmoud Abbas avait saisi vainement les instances onusiennes pour mettre sous protection internationale son peuple. Dans sa lettre adressée à Ban Ki-moon, le président palestinien à demandé à "placer officiellement l'Etat de Palestine sous le régime de protection internationale de l'ONU". Mais rien n'a été fait dans ce sens. Les crimes commis par Israël restent jusqu'à ce jour impunis. L'adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale (CPI), en avril dernier, n'a pas non plus fait bouger les lignes, Tel-Aviv pouvant toujours compter sur son allié inconditionnel, Washington, pour s'opposer à toute initiative visant à incriminer Israël. Hier encore, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a appelé au calme, mettant sur un pied d'égalité l'agresseur et l'agressé. "Non, nous ne cherchons pas une quelconque nouvelle modification (des règles du statu quo), nous ne cherchons pas à ce que des parties extérieures ou d'autres y viennent", a déclaré John Kerry, s'alignant, ainsi, sur la position israélienne. L. M.