Dix milliards de centimes viennent d'être débloqués, comme première tranche d'une enveloppe allouée à l'Epic chargée de l'entretien et l'assainissement des routes. La capitale est-elle dotée d'un réseau routier répondant aux normes requises ? La réponse ne peut être affirmative au vu du constat que chacun de nous peut faire en faisant une petite virée à travers les communes d'Alger. Certains quartiers de la mégapole n'ont rien à envier aux coins les plus reculés du pays où les routes n'ont que le nom. Toutefois, faisons la part des choses pour dire que des efforts sont entrepris par l'établissement chargé de l'entretien des routes (Asrout). Issu de l'ex-Cpva, ce dernier relève le défi de redonner à la ville blanche le réseau routier qui lui convient. Le DG, M. Abdelkader Koumas, un cadre de la wilaya engagé jusqu'au bout des ongles, s'est fixé cette mission même si l'établissement qu'il dirige est en phase de restructuration. Ainsi et eu égard aux problèmes que connaît la capitale en matière de réseau routier, une nouvelle politique est adoptée afin de soulager les citoyens. “Nous avons acquis de nouveaux équipements qui nous permettront de mieux maîtriser la situation. Une première tranche de 10 milliards de centimes sur un global de 40 vient d'être débloquée par le Trésor public. Pour cela, un programme d'intervention est en voie d'élaboration par nos services visant à la rénovation des réseaux d'assainissement. Cette opération sera entamée dès que le diagnostic sera connu”, dira-t-il. Cet Epic, présent dans 28 communes situées en intramuros de la capitale, a à son actif 730 km de voirie (hors voies express et autoroutes) ainsi que 14 000 unités d'avaloirs et grilles. Parallèlement, il intervient dans la réalisation des réseaux tertiaire, secondaire et primaire avec respectivement 300, 136 et 11 km allant du diamètre 200 à 2 000 mm. En autoroute, Asrout intervient en soutien. Cependant, il faut reconnaître que cet Epic n'a pas la part belle dans ses différentes interventions. Souvent, les citoyens usagers ne ratent pas l'occasion de jeter l'opprobre sur les responsables de l'établissement dès le moindre pépin constaté sur la voie publique. “C'est vrai qu'on a tendance à oublier que d'autres intervenants utilisent la voie publique pour effectuer des travaux à l'exemple de l'ADE, Sonelgaz et les services des Ptic. Si on ne peut parler de coordination, au vu de l'urgence du cas, il est pertinent en revanche de soulever la question de la remise en état que les intervenants n'accomplissent pas dans les normes”, fera-t-il savoir. Selon M. Koumas, Alger est débarrassée de la quasi-totalité des points noirs à l'exception de celui de la rue Hassiba Ben Bouali entre le Moulin et la gare d'Agha. Le problème est lié à la configuration des lieux situés dans une cuvette, comme c'est le cas au niveau de la rue Tripoli (Hussein Dey). Par ailleurs, le point noir situé au lieu-dit Cherchar, en face de l'entrée sud du jardin d'Essais, du Hamma, sera réglé dès la fin des travaux de la station du métro. Il y a lieu de rappeler que les points noirs cités connaissant des ruissellements. S'agissant de l'enlèvement des gravats dont la mission incombe à Asrout, le DG explique que deux décharges publiques sont exploitées à cette fin, Zeralda et Rassouta (Bordj El Kiffan). Plus de 600 000 m3 de gravats ont été enlevés du 28 septembre 2003 à ce jour. “Notre souci est de professionnaliser la profession comme c'est le cas de l'égoutier spécialisé dans le curage des avaloirs et l'entretien des grilles. Nous avons les moyens qu'il faut pour intervenir efficacement, de jour comme de nuit, et durant toutes les saisons”, conclut-il. A. F.