Une Palestinienne est tombée hier sous les balles des forces d'occupation israélienne, sous prétexte qu'elle s'apprêtait à poignarder un soldat à Al-Khalil, ont indiqué les médias palestiniens. Le corps de cette jeune femme de dix-sept ans a été abandonné sur le lieu du crime, comme l'a montré une photo prise par Quds Press, une agence de presse indépendante. Cela porte le nombre de victimes palestiniennes à 58 morts et à plus de 2 100 blessés depuis le premier octobre, selon un dernier bilan du gouvernement de Ramallah. Environ 22,4% des victimes sont des enfants. Sur les 2 100 blessés, au moins 983 personnes ont été touchées par des balles réelles, contre 906 par des balles en caoutchouc, sans compter environ 5 000 personnes asphyxiées au gaz lacrymogène, a précisé le ministère de la Santé. Engagés dans une répression aveugle, les soldats israéliens ont déclaré la localité Sayir dans Al-Khalil comme zone militaire interdite d'accès aux Palestiniens, a rapporté Wafa, l'agence de presse palestinienne officielle. Parallèlement aux actions de forces de sécurité, des colons israéliens extrémistes ont pris d'assaut la mosquée d'Al-Aqsa, a indiqué le Centre d'information palestinien, précisant qu'une quinzaine de ces colons ont pu y pénétrer grâce à l'appui des forces spéciales israéliennes. Des unités de l'armée israélienne sont, par ailleurs, toujours déployées au niveau de l'Esplanade des Mosquées, bloquant tous les accès. La poursuite de l'agression israélienne intervient au lendemain de la conclusion d'un accord diplomatique en Jordanie, à la suite d'une visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry. Cet accord prévoit, entre autres, l'installation de caméras de surveillance au niveau de cette Esplanade, ce qui, évidemment, n'arrange pas Tel-Aviv, même si son Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme qu'un tel dispositif "est dans l'intérêt d'Israël". Toutefois, ce dispositif ou un retour au statu quo est loin de régler le problème des Palestiniens qui ont exigé une protection internationale de leur territoire et un arrêt total de la colonisation israélienne. "Il n'y aura pas de calme sans horizon politique pour mettre fin à l'occupation israélienne de la Palestine", a rappelé un cadre du Fatah, Nabil Chaath, repris par les agences de presse. De son côté, Saëb Erakat, un des principaux négociateurs palestiniens, a appelé, lors d'un point de presse au Caire, les Etats-Unis à cesser de se conduire avec Israël comme un Etat au-dessus des lois internationales, ajoutant que la colonisation qui est la "racine du mal, doit cesser".