Profitant de son passage à la conférence internationale, organisée, hier, à Alger, par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'est montré intransigeant sur ce point précis qu'il compte bien imposer dans la future loi sanitaire. Longtemps tolérés à déléguer la "gestion" de leur officine à de simples vendeurs, les pharmaciens sont désormais appelés à changer leur comportement pour se consacrer pleinement à leur métier qui passe par leur présence obligatoire derrière les comptoirs de leur pharmacie. Et pour cause ! Profitant de son passage à la conférence internationale placée sous le thème : "Exercice de la pharmacie, politique du médicament et réforme de la loi sanitaire", organisée, hier, à Alger, par le Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, s'est montré intransigeant sur ce point précis qu'il compte bien imposer dans la future loi sanitaire. "Dorénavant, tous les pharmaciens doivent être constamment présents dans leur officine. Un contrôle routinier sera bientôt engagé pour vérifier cela sur le terrain et les réfractaires seront sanctionnés. Nous n'allons plus tolérer de voir des pharmacies gardées par de simples vendeurs, sans vouloir minimiser la valeur de ces derniers", a averti M. Boudiaf, indiquant que son département envisage, à cet effet, la création de 283 nouveaux postes d'inspecteurs spécialisés. Ces derniers, a-t-il ajouté, bénéficieront d'une formation spécifique d'une année. Le pharmacien assistant est l'autre poste que compte également créer, avec statut particulier, le département d'Abdelmalek Boudiaf. Il sera ainsi le seul et unique professionnel qui disposera de la qualité de remplaçant du pharmacien. Dans la foulée, le ministre a insisté sur la nécessité de former les vendeurs. "Le vendeur d'une pharmacie n'est pas n'importe quel vendeur car il ne vend pas n'importe quel produit. Il vend des médicaments et des produits très sensibles, donc il doit recevoir une formation spécifique", a-t-il martelé. L'autre problème et non des moindres qui préoccupe M. Boudiaf est celui relatif aux pharmacies de garde qui, dit-il, doivent dorénavant s'organiser davantage pour mieux répondre aux besoins des citoyens. Il recommande à ce que toutes les pharmacies soient dorénavant identifiées pour être affichées sur le site internet du ministère afin qu'elles soient visibles pour tous les citoyens. "Nous allons demander à tous les propriétaires de pharmacie d'envoyer au ministère leur emploi du temps, notamment les journées où ils doivent assurer la garde pour que nous les affichions sur notre site internet", a-t-il indiqué, en rassurant au passage, qu'un accord a été trouvé avec le ministère de l'lntérieur pour veiller sur la sécurité des pharmacies de garde appelées à rester ouvertes durant la nuit. Par ailleurs, M. Boudiaf s'est montré très ouvert au dialogue avec les acteurs du secteur en général et particulièrement avec les pharmaciens dont la revendication exprimée à l'occasion de la rencontre d'hier, pour revoir certaines dispositions contenues dans |'avant-projet de la loi sanitaire. Les pharmaciens réclament notamment la levée de "l'inscription automatique" des professionnels de la santé dans les ordres, désormais séparés, des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes. Une revendication à laquelle le ministre ne s'oppose nullement. "Nous avons pris acte, ce n'était qu'une omission que nous comptions prendre en charge avant la mouture finale de la nouvelle loi sanitaire", a-t-il promis, en s'engageant à laisser les portes de son département ouvertes à toutes les propositions allant dans le sens d'améliorer le secteur de |a santé en général. L'étrange proposition de Boudiaf Le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a affirmé, hier, lors d'un point de presse à l'hôtel El-Aurassi, qu'il allait proposer que les pharmaciens puissent, à l'avenir, délivrer des ordonnances médicales et effectuer des analyses et tests biologiques. Etrange proposition ! F. A.