Houda-Iman Feraoun, en charge des Ptic, a évoqué l'élaboration d'un schéma directeur pour le déploiement de l'Internet et révèle que le nouveau câble, reliant Oran à Valence, sera opérationnel en 2017. Six jours de coupure, même si elle n'était pas totale, de la connexion Internet ont suffi pour plonger les Algériens dans le désarroi. C'est le moins que l'on puisse dire suivant les témoignages recueillis auprès des citoyens qui confient ne plus pouvoir se passer de la technologie. Six jours de coupure sont aussi une perte quantifié à 100 millions de dinars/jour sans compter les dommages collatéraux causé par la rupture intervenue jeudi dernier, sur le câble sous-marin reliant Marseille à Annaba. C'est du moins le chiffre avancé par Houda-Iman Feraoun, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC), en conférence de presse hier au siège de son département pour annoncer le rétablissement de la connexion et rassurer les clients lésés de bénéficier d'un dédommagement. "Tous les clients qu'ils soient particuliers ou professionnels (entreprises) profiteront d'une connexion gratuite de six jours", a-t-elle assuré sans confirmer l'identité du bateau qui a été à l'origine de ce grave accident en rappelant, toutefois, "l'enquête suit son cours et les mis en cause seront poursuivis et devront dédommager l'Algérie pour ce préjudice en plus de l'assurance". Mais la rupture de la connexion n'est pas seulement une histoire de quelques jeunes qui utilisent facebook et Twitter, comme soutenu par certains responsables, mais c'est surtout des banques et autres entreprises dont l'impact d'une telle situation est d'une conséquence manifeste. La ministre n'a pas nié, d'ailleurs, que "le chiffre de 100 millions de dinars/jour reste approximatif". Au-delà du préjudice financier, les spécialistes du domaine relèvent "toute la fragilité du pays dans le domaine rappelée par cet accident qui a mis à nu toutes les défaillances" à plus forte raison que le pays a vécu un épisode similaire en 2009. En ce sens, la ministre, qui n'a pas manqué d'éluder certaines questions gênantes, ne s'est pas fait prier pour s'étaler sur le sujet : "Nous n'avons pas attendu cet accident pour réagir. Depuis 2009, les pouvoirs publics ont investi beaucoup d'argent pour un nouveau câble en fibre optique qui devra relier Oran à Valence pour une capacité de 100 giga évolutive. Toutes les étapes administratives ont déjà été finalisées et dès la semaine prochaine nous aurons la première réunion avec l'entreprise de réalisation pour le lancement des travaux, prévu en novembre prochain et qui vont durer quatorze mois." Elle poursuivra : "Nous prévoyons aussi de renforcer les liens avec la Tunisie en augmentant les capacités du câble de fibre optique d'une capacité, actuellement d'à peine 150 mégas à 10 giga (évolutif). Il s'agit là de mesure de sécurisation qui peut être concrétisée en trois mois. Avec cela, l'Algérie se retrouvera, en définitive, avec quatre câbles sous-marins avec l'extension de celui d'Alger-Valence qui viendra s'ajouter à ceux d'Annaba-Marseille, Alger-Palma, et bientôt Oran-Valence (en Espagne)." Accélération de la couverture 3G par les trois opérateurs : recul sur la question ? Houda-Iman Feraoun qui a reconnu que "l'Algérie est plus cher que les pays voisins" en abordant le volet tarifaire de la connexion ADSL profite de l'occasion pour rappeler "l'intention d'œuvrer pour une baisse tarifaire qui devra intervenir progressivement en accompagnant le processus de l'amélioration de la qualité par l'augmentation du débit en plus d'un plus grand déploiement". Pour ce faire, la ministre qui a reconnu que "l'absence de concurrence à Algérie Télécom explique, entre autres, ces prix élevés et propose de l'établissement d'un schéma directeur à même de mieux définir le maillage". Cela suppose qu'en attendant, les Algeriens privés de cette technologie et ceux qui souffrent de la mauvaise qualité des prestations (faible débit, coupure, etc.) devront prendre leur mal en patience d'autant plus qu'il apparaît comme un recul à propos d'accélérer la couverture 3G notamment par Djezzy et Ooredoo. La ministre, pour rappel, sensible à la question, avait introduit une requête auprès de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) pour remédier à ce déficit dans l'intérêt du consommateur algérien pour assurer, par la suite, d'avoir arraché l'accord de principe. Il semble qu'il n'existe aucun développement enregistré sur ce chapitre et qui pourrait aisément s'apparenter à un refus. La ministre, visiblement prudente sur la question, préfère parler "de la modification du cahier des charges qui devra passer par toutes les étapes réglementaires pour promulguer un nouveau texte" et d'assurer que "le dossier passera prochainement devant le gouvernement" sans d'autres détails. Pour ce qui est de la possibilité de voir un quatrième opérateur mobile, Houda-Imane Feraoun persiste et signe qu'"il est nécessaire d'identifier les priorités" car, pour le moment, la demande est satisfaite par les opérateurs en plus du fait que "c'est un processus lié aux spectres de fréquences qui sont réglementés". Elle soulignera avec force qu'"il n'est pas question de nuire aux intérêts des opérateurs qui pourraient s'organiser en alliance" mais juge, cependant, à propos des taxes qui vont s'abattre bientôt sur ces mêmes opérateurs, que "ces entreprises génèrent de grands revenus" et qu'"il est juste que cela profite aussi au Trésor public". N. S.