Le Français Jean-Michel Cavalli a été informé hier, via le secrétaire des jeunes catégories, de "l'intention du conseil d'administration de mettre fin à sa mission d'entraîneur en chef de l'équipe professionnelle du Mouloudia d'Oran". Au repos hier et ayant fixé la reprise des entraînements à cette après-midi au stade Ahmed-Zabana, Cavalli n'a pas accusé réception de la lettre de la direction du MCO que le SG des jeunes catégories Adda était chargé de lui remettre, affirmant "n'avoir que le président Belhadj Baba comme seul interlocuteur". Du coup, pour officialiser le limogeage du technicien français, les "membres du conseil d'administration" du MCO doivent obligatoirement passer par son chargé d'affaires, Abderraouf Zarabi, actuellement à Alger. Il est, toutefois, clair que, fort d'un engagement contractuel qui court jusqu'au mois de juin 2016, Jean-Michel Cavalli n'acceptera de signer cette résiliation qu'en contrepartie d'une forte indemnité. "S'ils veulent que je parte, il n'y aura aucun problème, à condition de me payer mon année de contrat" ne cessait, en effet, de répéter l'entraîneur du MCO lorsqu'était évoquée la question de son avenir proche. Emargeant à hauteur de 256 millions de centimes mensuellement, Cavalli exigerait ainsi le versement des émoluments des huit mois restants, autrement dit de la somme record de 20 480 000 dinars, soit 2 milliards et 48 millions de centimes pour être plus précis. Mais si ses proches affirment que le technicien corse "n'a rien à espérer et ne bénéficiera d'aucune indemnité car s'étant rendu coupable d'une faute grave vu qu'il a déjà porté plainte contre un actionnaire", il paraît, en revanche, clair qu'une simple plainte déposée au niveau de la Fifa pour résiliation unilatérale de contrat ou licenciement abusif pourrait valoir une amende salée au MCO, dont le président n'a même pas daigné faire montre de courage de décision. Evitant d'évoquer la fin de mission avec son entraîneur et prétextant une "décision du conseil d'administration", Baba a, rappelons-le, chargé le secrétaire des jeunes de lui transmettre une lettre signée par lui et trois autres membres inconnus du grand public, à savoir Bessedjrari Nacereddine (section handball), Abdelkader Benzerbadj (chargé du sponsoring) et Chorfi junior, le fils du député RND et président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. En attendant de trouver une issue de secours au gigantesque pétrin juridico-financier dans lequel il a été poussé par Krimo Hassani, Abdelkader Benzerbadj et les autres membres de ce conseil d'administration qui ne s'est pas réuni depuis plus d'une année et dont le rendez-vous prévu au mois d'août dernier a été reporté à cinq reprises, le président Belhadj Baba devait finaliser, hier, en fin de journée, avec Djamel Benchadli pour succéder à Cavalli sur le banc de touche des Rouge et Blanc. Le nouvel entraîneur et son prédécesseur pourraient, toutefois, se retrouver cet après-midi sur la pelouse du stade Zabana, à l'heure de la reprise. Benchadli pour entamer sa mission à la tête d'une équipe qui ne compte que neuf points au compteur, Cavalli pour se voir officialiser la fin de la sienne en contrepartie d'un chèque avec neuf zéros... R. B.