Selon le professeur Soualili, les anomalies du développement sexuel sont des anomalies rares, qui peuvent être dépistées lors des échographies anténatales. La salle de conférences Mouloud-Kacem-Naït-Belkacem de l'université Ferhat-Abbas de Sétif abrite, depuis hier, les deuxièmes journées internationales d'urologie pédiatrique organisées par l'établissement mère-enfant d'El-Eulma, en étroite collaboration avec la société algérienne de chirurgie pédiatrique. Selon le président de la société savante, Pr Zineddine Soualili, la manifestation scientifique, à laquelle ont été conviés plusieurs équipes pluridisciplinaires de Turquie, de Tunisie et de France, est une opportunité pour la création d'une coopération algéro-franco-tunisienne de prise en charge du DSD (désordre ou défaut de développement sexuel). "Ces journées sont d'une importance extrême. C'est un sujet tabou, certes, car en Algérie il n'a jamais été abordé en public, mais nous sommes déterminés à y remédier par une meilleure prise en charge. Pour le faire, plusieurs ingrédients doivent être réunis", dira notre interlocuteur. Et de poursuivre : "À l'issue de ces journées, nous allons créer une équipe pluridisciplinaire hyperspécialisée qui aura un cahier des charges. Elle aura à suivre les patients de la naissance jusqu'à l'âge adulte." Il est à noter que la prévalence de cette maladie est de 1,7 pour 10 000 naissances. Selon notre interlocuteur, les anomalies du développement sexuel sont des anomalies rares, qui peuvent être dépistées lors des échographies anténatales et qui vont nécessiter une prise en charge néo-natale spécifique gynéco-endocrinienne. "Cela fait quelques mois, nous avons décidé de prendre en charge ce problème au niveau de l'hôpital mère-enfant de Sétif et dans d'autres structures à travers les quatre coins du pays", ajoute le professeur Soualili. Sur sa lancée, ce dernier a insisté sur le dialogue entre les différents partenaires dont les parents, les imams et les hommes de loi afin de cerner tous les aspects de cette anomalie. Pour illustrer ses propos, notre interlocuteur évoque le problème d'héritage ainsi que les problèmes d'ordre psychologique et social pour les personnes souffrant de cette maladie. "On peut léser une personne qui souffre de cette maladie dans l'héritage. Par ailleurs, il est à noter que beaucoup de ces personnes, une fois à l'âge de l'adolescence quand ils sauront qu'ils ne sont pas de sexe féminin ou qu'ils ne sont pas de sexe masculin, se suicident. C'est un véritable problème sur lequel il faut se pencher", renchérit notre interlocuteur. De son côté, la présidente des journées, Pr Touabti Souhem, a indiqué que cette manifestation qui servira d'audit permettra de baliser pas à pas les démarches d'approche des différents DSD et les questions qui les accompagnent. À cet effet, le format des sessions permet des échanges directs et des séances axées sur la pratique. F. S