Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a exprimé, hier, le souhait du gouvernement algérien de voir les entreprises suisses s'impliquer davantage en Algérie. Lors d'une rencontre économique Algérie-Suisse, organisée à l'hôtel Hilton à Alger, le ministre a souligné "l'extrême attention que le gouvernement porte au développement du partenariat international", indiquant que "la Suisse est un partenaire important pour l'Algérie". "Nous souhaitons, plus que jamais, dans le contexte économique actuel, voir vos entreprises s'impliquer davantage dans la stratégie de relance de l'industrie nationale", a affirmé M. Bouchouareb, assurant que le gouvernement est "en train de réussir la réforme du cadre de l'investissement". Le ministre a annoncé qu'il présentera le nouveau code des investissements, "dès la semaine prochaine". Dans le cadre de cette réforme, l'Andi, qui va être transformée en Pôle d'accompagnement et d'assistance, peut valider un dossier complet en 48 heures. M. Bouchouareb a constaté que les grands groupes suisses, présents en Algérie, dans l'agro-industrie, l'automation et l'énergie, la grande distribution, les produits pharmaceutiques et l'équipement médical, la chimie, le bâtiment et les matériaux de construction, le transport ou encore l'horlogerie, le consulting et la formation font de bonnes affaires en Algérie. "Nous sommes ravis de les voir réussir, mais nous voulons, en même temps, que cette réussite commerciale s'engage résolument sur la voie de l'investissement", a-t-il plaidé. Le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, relève que même s'il a augmenté de 38% de 2011 à 2014 avec respectivement 858 millions de dollars et 1,2 milliard de dollars, le niveau des échanges commerciaux avec la Suisse reste très timide. Alors que les importations algériennes de Suisse ont presque doublé (90,5%) ; elles sont passées respectivement de 601 millions de dollars à 1,145 milliard de dollars. Le nombre d'entreprises suisses installées en Algérie ne dépasse pas 0,5% du total des entreprises étrangères en Algérie ; entre 26 et 34 unités dans la période 2011-2014. "Il nous faut considérablement inverser la tendance actuelle à la fois de nos échanges commerciaux et la nature de nos partenariats d'affaire", a souligné M. Haddad. En marge de la rencontre, le ministre de l'Industrie a indiqué la distribution de 8 700 hectares de foncier à partir de janvier prochain. Il a également fait état d'une baisse d'importation de 100 000 véhicules durant les 10 premiers mois de l'année en cours, alors que la facture a reculé de 1,565 milliard de dollars. M. Bouchouareb évoque un objectif d'une baisse d'environ 2 milliards de dollars à la fin de l'année 2015. Le ministre de l'Industrie a laissé entendre, par ailleurs, que la liste des produits locaux éligibles au crédit à la consommation "est en cours d'élaboration". Interrogé sur le projet de partenariat avec le groupe PSA Peugeot-Citroën, le ministre a indiqué que les négociations sont "en train d'aboutir" et que "c'est une question de semaines". M.R.