La CTRF affirme avoir transmis tous les dossiers dont le soupçon est avéré aux autorités judiciaires concernées, soit 97 affaires à ce jour, dont 90% se rapportent aux infractions à la législation des changes et au mouvement de capitaux de et vers l'étranger. Depuis le démarrage des activités opérationnelles de la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) en 2005, celles-ci ont connu une montée en cadence régulière, conséquence, à la fois, des évolutions successives du dispositif juridique anti-blanchiment et des actions de sensibilisation menées pour une meilleure efficience dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. C'est du moins ce que souligne la CTRF qui a publié sur son site Internet des données statistiques. Le bilan de la CTRF fait ressortir 716 déclarations de soupçons, émanant des banques, reçues en 2015, contre 661 en 2014. Les banques ont transmis à la CTRF 582 déclarations en 2013 et 558 en 2012. Le secteur bancaire occupe le premier rang en matière de fournitures du renseignement financier. "L'ensemble des informations reçues sont enregistrées dans la base de données de la CTRF, analysées, traitées et donnent lieu à une pré-enquête par la cellule, à travers des correspondances adressées dans le cadre de l'échange d'informations aux institutions nationales et éventuellement étrangères concernées", souligne l'institution. Au plan national, la CTRF a signalé au cours de ces trois dernières années, dans le cadre du partage d'informations et de la coordination nationale, certaines affaires aux institutions nationales concernées (Banque d'Algérie, douanes, impôts, services de sécurité). "Le nombre de signalements est de 1 500 à ce jour", précise la CTRF. À défaut de transmission aux autorités judiciaires, quand le traitement de l'information ne confirme pas le soupçon, les dossiers sont mis en "attente". Les renseignements qu'ils contiennent alimentent la base de données de la cellule, en vue d'une exploitation éventuelle ou d'une demande d'assistance. La CTRF affirme avoir transmis tous les dossiers dont le soupçon est avéré aux autorités judiciaires concernées, soit 97 affaires à ce jour, dont 90% se rapportent aux infractions à la législation des changes et au mouvement de capitaux de et vers l'étranger. "Le nombre d'affaires soumises par la CTRF à la justice est important comparativement à la région Moyen-Orient - Afrique du Nord", relève l'institution. "Les affaires traitées par les autorités judiciaires et sécuritaires ainsi que les administrations financières et du commerce soumises à la justice par ces dernières n'ont pas été comptabilisées, au plan statistique, par la CTRF car relevant de la compétence de ces dernières", précise la cellule indiquant que d'autres infractions sous-jacentes au blanchiment d'argent ont été également traitées par d'autres institutions nationales. "Le nombre d'affaires transmises à la justice par la CTRF ainsi que celles traitées par les juridictions algériennes, les services des douanes, de la Banque d'Algérie, du commerce, des impôts ainsi que les services de sécurité démontrent l'efficacité du dispositif national de prévention et de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme", estime la CTRF. M. R.