Le conseil national de ce syndicat, qui s'est réuni les 6 et 7 novembre, a refusé de ratifier cette charte en raison de ce qui est qualifié de "climat de méfiance" entre la tutelle et le partenaire social. Le sort de la charte de stabilité et d'éthique semble être scellé. Après le CLA, c'est au tour du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et technique (Cnapest) de confirmer son niet. Ainsi, le conseil national du syndicat, qui s'est tenu les 6 et 7 novembre courant, a voté à l'unanimité son refus de ratifier la charte. "Notre syndicat refuse d'adhérer à la démarche du ministère de l'Education, car il y a un climat de non-confiance avec notre tutelle", a déclaré Messaoud Boudiba, chargé de communication du syndicat, joint, hier, au téléphone. Selon le syndicaliste, la grève des 35 jours, les ponctions sur salaires et les tentatives de radiation, sont, entre autres, des points qui poussent les enseignants "à se méfier de leur tutelle". Pour le porte-parole du Cnapest, le ministère de l'Education nationale a démontré, à maintes reprises, "ses limites et son incompétence" dans la prise en charge des revendications des enseignants. "Lors de la rencontre du 19 mars dernier, Nouria Benghebrit avait promis de prendre en charge les revendications des Pest, nous n'avons aucune réponse favorable à ce jour", a ajouté notre interlocuteur. Le syndicaliste fait également savoir que le climat actuel dans les établissements scolaires et la situation professionnelle ne permettent pas de ratifier cette charte. "Si la tutelle avait répondu favorablement à toutes nos revendications, nous n'aurons pas eu besoin de charte de stabilité", a précisé M. Boudiba. Selon le syndicaliste, la charte proposée par le ministère de l'Education a pour seul objectif d'éloigner les syndicats de la grève. Tout en soulignant que le document proposé par le ministère de l'Education n'engage en rien les travailleurs à le respecter, car les lois du pays priment sur la charte. Il y a lieu de noter qu'un des points proposés par l'avant-projet de loi de la charte et sur lequel différents syndicats émettent un droit de réserve a trait à la grève. Le texte fait savoir que la survenue de litiges ou de conflits, quelles que soient leur cause et leur ampleur, retentit, toujours, négativement sur la scolarité des élèves. Les effets négatifs de ces conflits portent sur l'évolution de l'exécution des programmes, sur les calendriers des examens et se traduisent par la réduction voire la suppression des périodes de vacances, mais aussi l'état psychologique des apprenants vis-à-vis de leurs études, entraînant souvent leur démotivation et des déperditions dans les savoir et savoir-faire déjà acquis. Le principe de la nécessaire préservation de la stabilité et de la sérénité au sein des établissements scolaires apparaît, ainsi, prioritaire. Le recours à la grève, même lorsqu'il a lieu dans le respect de la loi, ne doit intervenir qu'après épuisement de toutes les formes de résolution des conflits, fondées sur le dialogue. Le CLA avait, lui aussi, refusé de signer, le 19 octobre dernier, la déclaration d'intention précédant la charte. Idir Achour, porte-parole du syndicat, a fait savoir que "si son syndicat signe un tel document, cela signifie qu'il doute de son éthique et de sa déontologie". Le syndicaliste a aussi expliqué que le statut du CLA interdit la signature de pacte avec l'employeur. En ajoutant que son syndicat a proposé à la tutelle la signature d'une feuille de route qui les mettra dans un processus réglant tous les conflits que connaît le secteur. Pour rappel, la charte vise à réunir les conditions de l'instauration d'un équilibre efficace entre les différentes composantes et acteurs de la communauté éducative et de ses partenaires. Cet équilibre, qui doit résulter du respect par tous des rôles dévolus à chacun, pourra conduire à l'instauration, dans tout le système éducatif, d'un climat de sérénité et de stabilité indispensable à la mise en œuvre de nombreuses et complexes actions qui doivent être accomplies pour élever le niveau des performances pédagogiques, de la qualité de la gouvernance et du respect de l'éthique et de l'équité. D. S.