Décision ■ Le Cnapest campe sur sa position et refuse de surseoir à son mouvement de grève, quitte à poursuivre seul la contestation sur le terrain. La Coordination nationale des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé de poursuivre la grève, en dépit des garanties présentées par le ministère de l'Education. «La grève n'est pas gelée contrairement à ce qui se dit», a affirmé Messaoud Boudiba, porte-parole du syndicat, ajoutant que le conseil national du Cnapest se réunira prochainement pour prendre sa décision finale. La tutelle n'aurait pas préparé la réunion pour régler définitivement les points de discorde, se contentant de «maintenir les mêmes discours , selon Boudiba. Une conclusion à laquelle refuse d'adhérer le CSE, dans la mesure où le département de Benghebrit a admis la légiti-mité des principales revendications. La rencontre qui a eu lieu dimanche dernier entre le mi-nistère et les organisations syndicales devait désamorcer une crise qui pourrait compromettre sérieusement l'année scolaire et l'avenir de milliers d'élèves. Peine perdue pour Benghebrit, le Cnapest, dont la position n'est pas sur le point de changer, continue de brouiller les pistes. Reste à savoir si, face à ce péril extrême, la ministre pourrait compter sur l'adhésion des autres syndicats qui ont affiché, du moins pour le moment, un satisfecit général. Dans une déclaration à la Radio nationale, Meziane Meriane, le porte-paroledu Snapest, confirme la signature des procès-verbaux de la réunion avec le ministère. «Nous avons gelé la grève parce que nous avons obtenu des acquis importants, comme le fait que les postes budgétaires des professeurs principaux peuvent être utilisés une fois que ces derniers auront pris la retraite, l'ouverture des négociations sur le statut, l'effet rétroactif sur les heures supplémentaires», a annoncé le syndicaliste. «La tutelle a satisfait notre principale revendication concernant le statut particulier», souligne pour sa part Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées algériens (CLA). Une commission sera installée officiellement le 18 mars prochain pour revoir le statut, selon M. Achour. Cette rencontre a permis à toutes les parties d'aborder le problème du statut particulier, qui constitue la pomme de discorde entre les deux protagonistes. Le ministère, qui avait refusé d'ouvrir ce chantier dans la précipitation, demandant aux syndicats de lui accorder un délai de cinq ans, a, sous la pression, fini par inviter le partenaire social à préparer le terrain aux commissions chargées d'étudier ce point. Révisé en 2012, le statut particulier des travailleurs de l'éducation est souvent critiqué par les syndicats, exigeant sa révision dans un délai acceptable. Les dernières négociations entre la tutelle et les syndicats appelant à la grève ont échoué suite au refus de ces derniers de signer le dernier point contenu dans le procès-verbal proposé par la ministre, relatif à une proposition d'adhésion à une charte d'éthique et de stabilité dans le secteur de l'éducation.