Ce mois de novembre est d'importance pour le football. Après l'USMA, qui a manqué son pari de décrocher son premier sacre continental, c'est au tour des Verts, aujourd'hui, de lancer leur aventure dans les qualifications du Mondial-2018. Et le déplacement à Dar Es-Salaam pour affronter, dans ce second tour éliminatoire de la zone africaine, la Tanzanie. Un adversaire qui, par le passé, a constitué un obstacle difficile à franchir. Mohamed Bouchama - Alger (Le Soir) - Jamais un match officiel des Verts n'a paru aussi difficile à aborder que cette rencontre face aux Tanzaniens. Pour plusieurs raisons, le match de cet après-midi et la manche retour, mardi soir à Blida, s'annoncent difficiles pour la sélection algérienne drivée par le Français Christian Gourcuff. Un sélectionneur qui étrennera, à l'occasion de cette double confrontation face à la Tanzanie, ses tous derniers matchs à la barre technique des Verts. Pour la presse, celle de son pays particulièrement, le Breton quittera l'Algérie dès la fin de la trêve internationale de ce mois de novembre. Les mêmes médias affirment même que la FAF tient en Renard, un autre entraîneur français, le successeur de Gourcuff. Cherchez l'intrus dans ce feuilleton où la partie algérienne n'a pas encore trouvé la parade pour couper court à la propagande qui pourrait s'avérer préjudiciable aux chances des Verts d'aligner une troisième qualification de suite à un tournoi final d'une Coupe du monde. Dommageables le sont aussi ces défections en cascade des piliers de la sélection pour un déplacement où, au lendemain du tirage au sort organisé à Saint-Pétersbourg et qui proposait le Malawi ou la Tanzanie comme adversaire durant cette phase préliminaire, personne ne misait un shilling sur les Taifa Stars. Aujourd'hui, sans Feghouli, Brahimi, Boudebouz et Mesbah (blessés) et avec des joueurs à peine remis de leurs blessures et un sélectionneur qui a (déjà) la tête ailleurs, la mission des Algériens se complique dangereusement. C'est vrai que le groupe qui s'est déplacé jeudi à Dar Es-Salaam tente de se montrer confiant, mais son assurance a de fortes chances de buter sur la détermination d'un adversaire qui, au lendemain du Mondial-2010, était le premier obstacle à barrer le chemin de le CAN-2012 aux capés de Cheikh Saâdane. Une contre-performance qui a changé une grande partie du paysage des héros d'Omdourman. Outre Saâdane poussé vers la sortie dès le match de Blida, de nombreux éléments de base de la sélection qui a fait le voyage en Afrique du Sud, ont quitté, bon gré mal gré, les rangs de la sélection. La gifle de Marrakech n'était, en définitive, que la suite logique des malheurs causés par le nul concédé aux Tanzaniens sur la pelouse du Mustapha-Tchaker Stadium. Un mauvais souvenir Ce n'est pas tant l'adversité, supposée ou réelle, de l'équipe de Charles Mkwasa qui fait redouter le pire. L'équipe tanzanienne qui a préparé son match à Johannesburg dispose de quelques armes redoutables. Les deux «canons» du TP Mazembe, Samata et Ulimwengu seront les principaux atouts des Taifa Stars. Or, les appréhensions algériennes sont plus fortes quand il s'agit de présenter les forces de la sélection de Gourcuff. Un ensemble qui a préparé ce rendez-vous avec un groupe si différent de celui qui avait «simulé», en octobre dernier face à la Guinée et au Sénégal, cette double confrontation contre la Tanzanie. A savoir des joueurs qui reviennent en sélection après une longue éclipse ou bien des joueurs juste revenus de blessure et, donc, peu compétitifs à l'exemple des Mesbah, Guedioura et autres Mandi et Bentaleb. Ce dernier fait même l'objet de pressions de son club employeur qui refuse à ce que son joueur dispute une partie ou l'intégralité des matchs contre la Tanzanie. Gourcuff osera-t-il lancer dans le bain un élément qui n'a pas joué la moindre minute depuis voilà deux mois et demi ? L'incorporation d'entrée du joueur de Tottenham aura des implications directes sur la composante à aligner cet après-midi sur la pelouse du Mkapa Stadium de Dar Es-Salaam. Si Taïder est annoncé titulaire d'office, le choix du second récupérateur n'est pas évident. Abeid ou Mesloub ? Gourcuff, qui n'a pas beaucoup de solutions défensives, tranchera aussi l'ensemble des postes du compartiment arrière. A commencer par celui de gardien de but. M'Bolhi, absent de la sélection depuis la CAN-2015 vient à peine de reprendre la compétition avec les Turcs d'Antalyaspor. Doukha, titulaire depuis lors alternant le bon et le mauvais et Asselah, jamais testé, ont peu de chances de lui ravir le statut de titulaire. Pour autant, la prestation de M'Bolhi dépendra surtout des éléments qui seront alignés dans sa zone. Mandi et Zeffane ont souffert ces dernières semaines de blessures, Medjani, lui, évolue dans un autre registre à Trabzonspor, seul Ghoulam, en forme olympique, peut s'avérer un rempart rassurant. Mais aussi un atout offensif pour l'équipe de Gourcuff. La stratégie déployée depuis l'avènement de Gourcuff à la barre technique des Verts a, elle aussi, peu de chance d'être mise en œuvre aujourd'hui. Le 4-4-2 mobile préconisé par l'ancien coach de Lorient bute sur les «compétences» plutôt limitées de l'effectif emmené en Tanzanie. Gourcuff devrait réaménager son dispositif en proposant un plan de jeu compact avec des espaces réduits. Impliquer les attaquants dans les tâches défensives devient indispensable si Gourcuff veut museler la paire d'attaquants du TP Mazembe, Samata et Ulimwengu qui flairent les «failles» pour mener leurs rushs depuis la zone de construction des Verts. C'est une des clés de cette première manche.