Assistons-nous à un nouveau tournant dans l'affaire du général Hassan ? Et alors que le procès n'est pas encore ouvert, Me Mokrane Aït Larbi, qui n'a reçu qu'hier la notification officielle du dessaisissement du tribunal militaire de Blida au profit du tribunal militaire d'Oran, a fait une nouvelle déclaration dans laquelle il requiert la présence du général Toufik au procès du général Hassan dont il était le supérieur hiérarchique au moment des faits pour lesquels il est poursuivi aujourd'hui. "Pour la manifestation de la vérité et le triomphe de la justice, nous estimons nécessaire de citer le général-major Mohamed Lamine Mediene, dit Toufik, comme témoin dans l'affaire du général Hassan", écrit l'avocat dans une déclaration lapidaire, en se référant aux articles 131 et 192 du code de justice militaire. Même si le témoignage du général Toufik est, à l'évidence, très capital dans le cas où le procès viendrait à s'ouvrir, nous croyons savoir que son avocat laisse toutes les portes ouvertes et, pourquoi pas, une ordonnance de non-lieu au profit du prévenu sans arriver au procès. La parole est donc au procureur du tribunal militaire d'Oran de juger quelle suite il convient de donner à cette affaire. Pour rappel, Me Mokrane Aït Larbi, qui n'est n'est pas partisan d'une médiatisation de l'affaire, préférant une justice sereine, a eu, néanmoins, à s'exprimer à deux reprises pour exiger le respect des droits de la défense. Une première fois, le 10 novembre, pour dénoncer, justement, ce qu'il avait qualifié d'"entraves aux droits de la défense", en raison notamment du retard mis par le tribunal militaire d'Oran à rendre une ordonnance pour lui permettre d'exercer les voies de recours, conformément à la loi. "Même en temps de guerre, les ordonnances de la justice militaire sont notifiées à l'avocat de l'inculpé, conformément à l'article 96 du Code de justice militaire", écrivait alors l'avocat en citant cet article 96 qui stipule la chose suivante : "En temps de guerre, l'avis, qui doit être donné au conseil de l'inculpé de toute ordonnance intervenue, pourra l'être par lettre missive ou par tout autre moyen." Tout en dénonçant ces pratiques qui sont, selon lui, d'"un autre âge", l'avocat du général Hassan exige "le respect des droits de la défense dans cette affaire et déclare poursuivre sa mission sans complaisance, dans le cadre de la loi". Auparavant, l'avocat, juste après sa constitution, a pu rencontrer au tribunal de Blida le général Hassan avec qui il s'était entretenu. Et, quelques jours après, dans une autre déclaration, il avait fait état du "dépaysement" du dossier en expliquant que "le vice-ministre de la Défense nationale a désigné sur la base de l'article 30 du Code de justice militaire le tribunal militaire d'Oran comme juridiction compétente pour juger le général Hassan". Conséquence de cette décision : "Le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida s'est dessaisi du dossier au profit du tribunal militaire d'Oran", ajoute l'avocat. O. O.