N'hésitant pas à parler de "spoliation honteuse" d'une partie de leurs terres par les services locaux des Domaines et du Cadastre, les Zenine en appellent à l'intervention des plus hautes autorités pour recouvrer leur bien légitime. Les héritiers Zenine Boukhalfa, représentés par Zenine Kamel Eddine, dénoncent avec force "la procédure machiavélique", selon eux, a laquelle ont eu recours les responsables des directions des Domaines et de la Conservation foncière pour les déposséder d'un lot de terrain de près de 7900 m2, partie intégrante de leur propriété de Sidi Aïssa, pour finalement l'attribuer à un particulier. Une cession qui s'est faite en un temps record, et ce, en totale contradiction avec la réglementation en vigueur, sans qu'ils en soient avisés en temps opportun. Ce qui leur aurait permis de s'y opposer légitimement, soutiennent-ils. Un document que la famille Zenine joint au volumineux dossier remis à Liberté pour étayer sa réclamation indique que lesdites directions ont mis exactement 15 jours, entre le 22 octobre 2013, date de la publication de l'acte d'expropriation au profit de l'Etat du lot cité, et le 4 novembre de la même année lorsque le nouvel acquéreur en a pris officiellement possession. Une célérité suspecte aux yeux des héritiers Zenine, lesquels n'ont cessé de réclamer réparation du préjudice qui leur est causé depuis... 2003 ! "Nous n'arrivons pas à comprendre ce qui nous arrive. Il est tout simplement scandaleux de constater que n'importe qui peut s'approprier en toute impunité notre bien au mépris des lois", s'indigne Mohamed Kamel, le représentant le plus âgé de la famille Zenine. Exhibant des documents officiels, dont des grosses de jugement et des plans cadastraux datant des années 40, celui-ci explique que le lot convoité par la tierce personne, dont il taira volontairement le nom, est partie intégrante des 24 hectares, 55 ares et 24 centiares constituant leur propriété, et que celle-ci est naturellement limitée par un ravin, comme clairement précisé sur tous les actes cadastraux et des plans de masse, dont des originaux, et les grosses de jugement que la famille conserve jalousement depuis le décès du patriarche Zenine Boukhalfa. "Nous avons confiance en la justice et nous espérons que les plaintes que nous avons déposées auprès du tribunal d'Annaba aboutiront dans les meilleurs délais, car nous ne voulons en aucun cas être amenés à commettre des actes inconsidérés", rassure notre interlocuteur. Ceci en déplorant que l'opérateur qui a bénéficié du terrain ne semble pas être concerné par les démarches entreprises par la famille et qu'il a décidé d'entamer les travaux de réalisation de son projet comme si de rien n'était, ignorant l'opposition qui lui est faite, en attendant la décision du tribunal. Nos tentatives de connaître la version de la direction des Domaines sont restées vaines, le principal responsable de cette administration étant constamment injoignable. A. A