Pour la patronne du PT, la LF 2016 n'est qu'un artifice pour ouvrir la voie aux "prédateurs" et "aux entreprises étrangères", dont le résultat serait "la somalisation" de l'Algérie. C'est un vrai cri d'alerte que Louisa Hanoune a lancé, hier, lors de l'ouverture des travaux du plénum du Parti des travailleurs (PT) à Alger. Dans sa ligne de mire, le projet de la loi de finances 2016 en débat à l'Assemblée nationale. Pour elle, le texte est porteur de dangers et de dérives totalitaires pour le pays. Pour y faire face, la patronne du PT interpelle les députés pour exiger son retrait. "Voter, c'est condamner à mort le pays", a-t-elle averti sur un ton grave. Les qualificatifs utilisés par Mme Hanoune dans son réquisitoire contre le texte proposé par l'Exécutif ciblent "des dispositions moyenâgeuses", "antisociales", "antinationales", "oligarchiques", "prédatrices" et "d'intentions totalitaires" d'un pouvoir "parallèle" qui veut "ouvrir la voie à une nouvelle colonisation". "C'est de la haute trahison", a-t-elle encore asséné, dénonçant, au passage, les terribles pressions subies par des députés, notamment du FLN, pour "garder l'article 71" de ladite loi. Cet article, a estimé Mme Hanoune, "est une dérive et un basculement total du pays", expliquant qu'avec cet article, le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhelfa, aura toute latitude d'intervenir au cours de l'année budgétaire pour changer à sa guise et mettre à sa disposition 35% des budgets de tous les secteurs. "C'est un vrai coup de force que le ministre, des lobbies et l'oligarchie ont opéré pour maintenir cet article", s'est insurgée Louisa Hanoune, avant de révéler que des étrangers à la commission des finances de l'APN ont été invités par un homme d'affaires, sans le citer, pour voter le maintien de l'article en question. Le réquisitoire de la SG du PT contre la LF 2016 ne s'arrête pas en si bon chemin. Elle a ajouté que le procédé du maintien de l'article est "illégal" et constitue "une offensive dangereuse de l'oligarchie" et "des défenseurs d'intérêts étrangers, notamment français" en Algérie. Pour la patronne du PT, cette manière de faire est "une violation du règlement intérieur de l'Assemblée, une dislocation pure et simple de l'APN, du Sénat, du gouvernement et une atteinte aux prérogatives du chef de l'Etat", qui vise "la somalisation du pays". Abdesselam Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, n'a pas été épargné. Il a eu, lui aussi, sa part de volée de bois vert de la part de Mme Hanoune, lorsqu'elle a évoqué le projet de loi du code de l'investissement qui est débattu simultanément avec la loi de finances. Sans ambages, elle a, encore une fois, réitéré son accusation contre le ministre, en estimant qu'il est au service d'intérêts étrangers, notamment français. "Le nouveau code des investissements n'est autre qu'un artifice pour justifier la mainmise de l'oligarchie sur l'économie nationale et l'ouverture de la voie aux entreprises françaises", a-t-elle dit, appelant "au retrait du texte". "Ils veulent garantir des intérêts étrangers sous le couvert d'encouragements à l'investissement", a-t-elle enchaîné, sans pour autant situer la responsabilité du chef de l'Etat dans ce qu'elle qualifie "de dérives totalitaires d'un pouvoir parallèle". Concernant la démarche des 19-4, elle a réaffirmé qu'elle "n'est pas une initiative politique", mais "une demande d'audience au chef de l'Etat", afin "de lui exposer toutes ces dérives". Elle a informé qu'une large pétition est lancée par des citoyens, en guise de soutien à la démarche des 19-4. M. M.