Si la JSK a réussi à s'octroyer une belle victoire face à l'ASMO grâce à un rendement collectif remarquable, il faut bien admettre que deux joueurs sont bel et bien sortis du lot. C'est que les deux Burkinabés, Patrick Malo et Banou Diawara, chacun dans son propre registre, ont été crédités d'un match à "5 étoiles", et ce, à la grande joie des supporters kabyles même s'ils n'étaient pas très nombreux avant-hier au stade du 1er-Novembre. Aligné pour la première fois dans l'axe, aux côtés de son capitaine d'équipe Ali Rial, en raison de l'absence de Koceila Berchiche pour cause de suspension, Patrick Malo aura été tout simplement époustouflant tant au niveau du placement que de la relance. Il est vrai que l'ancien capitaine du club ivoirien de la Société Omnisports de l'armée de Yamoussoukro a évolué, pour la première fois de la saison, dans son poste de prédilection et a profité d'une telle aubaine pour donner libre cours à son talent, son aisance technique, son gabarit athlétique et surtout à son expérience. C'était suffisant pour assurer une meilleure assise à la charnière centrale kabyle et donner rapidement confiance à ses coéquipiers de l'arrière-garde kabyle. Non content de réussir ses grands débuts au cœur de la défense locale, Malo s'est même permis le luxe d'être à l'origine du premier but de la JSK, et ce, en réussissant un drop magistral à la manière d'un véritable rugbyman pour permettre à son compatriote Diawara de brûler la politesse à la défense oranaise et battre l'infortuné Fellah à la demi-heure de jeu. "C'est vrai que j'ai toujours été un défenseur central et je me sens plus à l'aise dans l'axe. Je suis personnellement très satisfait de ma prestation aux côtés de Rial mais je suis surtout content de la victoire de toute l'équipe, ce qui est le plus important", dira après coup Malo qui semble avoir queqlue peu retenu la leçon, lui qui a été mis au frigo à deux reprises contre le MCA puis face au RCA pour avoir prolongé, à chaque fois, son séjour à Ouagadougou. Il faut dire que son coéquipier et compatriote Banou Diawara, lui aussi, s'était fait tirer les oreilles par les dirigeants kabyles pour avoir raté le déplacement de l'Arba pour son retour tardif de "Ouaga" où il fut sélectionné pour la double confrontation Burkina Faso-Bénin. Du coup, l'ancien avant-centre et buteur attitré du Racing de Bobo-Dioulasso, a retenu lui aussi la leçon puisqu'il a cassé la baraque samedi soir en réussissant un joli doublé contre l'ASMO, ce qui le propulse au premier rang des buteurs algériens, lui qui a pourtant manqué deux matchs, l'un contre le NAHD pour cause de suspension et l'autre à l'Arba pour ce retour tardif du Burkina. "Wallah, j'étais malheureux de rater ce match à l'Arba, mais il faut que tout le monde sache qu'après le match Burkina-Faso-Bénin, j'ai dû rester au chevet de ma maman qui était souffrante. Comme je suis son fils unique, je ne pouvais la laisser seule et je pense que mes dirigeants tout comme mon entraîneur ont été compréhensifs", dira, en fin de match, l'international burkinabé qui dut quitter le terrain à la 75' pour blessure et aussitôt remplacé par Boumechra. "C'est vrai que cela me fait énormément plaisir de faire partie des meilleurs buteurs du championnat algérien, mais je ne focalise pas une telle réussite autour de ma propre personne car croyez-moi, l'essentiel est que la JSK gagne encore d'autres matchs pour remonter davantage au classement", conclut Diawara avec sa gentillesse légendaire. N'est-ce pas qu'après les épopées mémorables des joueurs talentueux tels que les Maliens Dabo, Demba et Coulibaly, le Béninois Wassiou et le Nigérian Izuka sans oublier le défunt Ebossé qui ont marqué la "saga africa" de la JSK, le club kabyle détient désormais ses deux nouvelles "perles noires" qui ont pour noms Malo et Diawara. Ces deux pépites relèvent certainement du gros carat et n'ont rien à voir avec toutes les autres "perles Taïwan" qui ont défilé ces dernières années à Tizi Ouzou. Ainsi va le marché africain du foot ! M.H.