En dépit de la crise entre Moscou et Ankara, la coalition anti-EI se met peu à peu en place avec l'engagement d'autres pays dans ce combat, à l'image de l'Allemagne qui a validé hier en conseil des ministres l'intervention de son armée dans la lutte contre l'organisation autoproclamée Etat islamique, notamment en Syrie. "Jusqu'à 1 200 soldats allemands vont soutenir la coalition internationale contre la milice terroriste Etat islamique", a indiqué une source gouvernementale allemande. Pour rappel, Berlin avait annoncé dans le sillage des attentats de Paris, du 13 novembre dernier, qu'elle allait déployer une frégate et fournir des avions de reconnaissance et de ravitaillement pour appuyer les bombardements de la coalition internationale visant des objectifs du groupe terroriste en Syrie. Par ailleurs, la Grande-Bretagne devrait annoncer aujourd'hui son ralliement à cette coalition après le vote de la Chambre des Communes. En effet, le Premier ministre britannique David Cameron a annoncé lundi la tenue d'un vote aujourd'hui au Parlement sur des frappes aériennes contre le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (EI/Daech) en Syrie. Confiant quant à l'issue du vote, il a déclaré : "Je pense qu'il y a un soutien croissant au sein du Parlement en faveur de ces frappes", tout en soulignant : "C'est dans notre intérêt national, c'est la bonne chose à faire, nous allons agir avec nos alliés." Dans la perspective d'avancer dans la lutte contre l'organisation terroriste Etat islamique, le président américain a évoqué respectivement avec Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan la manière dont la Turquie et la Russie pourraient travailler à réduire les tensions. "Comme je l'ai dit à M. Erdogan, nous avons tous un ennemi commun et c'est l'EI, et je veux être certain que nous restons concentrés sur la nécessité de trouver une forme de solution politique en Syrie", a déclaré hier Barack Obama, avant d'ajouter : "Il nous reste encore du travail." Le locataire de la Maison-Blanche tente d'atténuer les retombées de la grave crise dans les relations entre la Turquie et la Russie, suite à la destruction la semaine dernière d'un bombardier russe, abattu par l'aviation turque près de la frontière syrienne. La tension a atteint son paroxysme hier entre les deux pays, après que Moscou, qui a annoncé des sanctions économiques contre la Turquie, a accusé Ankara de couvrir le trafic de pétrole auquel se livre Daech en Syrie. Le président turc a fermement démenti ces accusations. M. T.