Dans le cadre de la mise en place d'une coalition militaire visant à détruire Daech, les choses s'accélèrent ces derniers jours avec les premières frappes britanniques en Syrie, une heure après l'accord des députés, l'accord du parlement allemand hier à une participation avec 1200 soldats. Les attentats de Paris du 13 novembre dernier auront permis de renforcer davantage la vaste opération militaire contre l'organisation terroriste de l'Etat islamique, à laquelle se sont joints les Russes, un mois et demi auparavant. L'engagement de la France, qui tente de coordonner les frappes avec tous les intervenants et son offensive diplomatique pour rallier le maximum de pays à l'opération, a eu pour effet de renforcer cette coalition. Le président français ne rate aucune occasion de montrer la détermination de Paris à détruire Daech, en témoigne sa présence hier sur le porte-avion Charles-de-Gaule, qui se trouve au large des côtés syriennes, d'où ses bombardiers attaquent régulièrement les positions de l'Etat islamique en Syrie. François Hollande a vu sa position confortée par le feu vert du parlement allemand à la participation de 1200 militaires aux opérations internationales contre les terroristes de Daech en Syrie et en Irak. Sur 598 députés s'étant exprimés, 445 ont voté pour, 146 contre et 7 se sont abstenus, un résultat sans surprise, la grande coalition de la chancelière Angela Merkel soutenant la participation militaire de l'Allemagne. Outre les soldats, Berlin prévoit de participer avec six avions Tornado à des missions de reconnaissance en Syrie et d'engager une frégate aux côtés du porte-avions français Charles-de-Gaulle. À noter toutefois que l'armée allemande ne procèdera à aucun bombardement, contrairement à la France ou aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne qui a mené ses premières frappes jeudi. Ainsi, une heure seulement après le feu vert du parlement, la Grande-Bretagne a conduit dans la nuit de mercredi à jeudi ses premières frappes aériennes en Syrie contre des installations pétrolières du groupe Etat islamique. Les députés venaient à peine de quitter la Chambre des communes lorsque quatre Tornado de la Royal Air Force, assistés par un drone Reaper, ont décollé dans la nuit de Chypre pour frapper six cibles sur le champ pétrolier de Omar, à environ 50 km de la frontière irakienne. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a plaidé jeudi pour l'envoi de troupes au sol arabes et syriennes qui combattraient le groupe terroriste Etat islamique (EI), une fois trouvée une solution politique en Syrie à laquelle travaille la communauté internationale. "Tout le monde sait que si on ne peut pas trouver de troupes au sol prêtes à s'opposer à Daech, ce conflit ne pourra pas être gagné complètement avec les seules frappes aériennes", a déclaré John Kerry à Belgrade, lors d'une réunion ministérielle de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il a ensuite précisé devant quelques journalistes qu'il pensait à des troupes "syriennes et arabes" et pas occidentales, même si 50 forces spéciales américaines doivent être envoyées sous peu en Syrie. M.T.