Les Tornado britanniques frappent en Irak Ankara a renforcé ces derniers jours son dispositif militaire autour du poste-frontière de Mursitpinar, après la chute de trois obus en Turquie. Son gouvernement islamo-conservateur, jusqu'ici réticent, a finalement déposé un projet de mandat autorisant l'intervention de son armée en Irak et en Syrie, aux côtés de la coalition à laquelle participent à différents degrés une cinquantaine de pays. Le Parlement turc doit en débattre à partir d'aujourd'hui. Le président Recep Tayyip Erdogan, qui devait ouvrir hier la nouvelle session parlementaire, a répété ces derniers jours qu'il était prêt à faire «ce qui est nécessaire» pour combattre l'EI au sein de la coalition. Un engagement turc devrait être bien accueilli par les Etats-Unis qui, une semaine après le début de leurs frappes en Syrie, ont appelé à faire preuve de «patience stratégique», affirmant que détruire l'EI ne serait pas une entreprise aisée. «Personne n'a dit que ce serait facile ou rapide, et personne ne devrait se laisser bercer par la fausse illusion de sécurité que ces frappes aériennes ciblées peuvent apporter», a prévenu un porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby. Mardi, les Etats-Unis ont annoncé avoir conduit pour les seules journées de lundi et mardi 22 frappes aériennes contre le groupe EI en Syrie et en Irak. Les raids ont touché des raffineries de pétrole contrôlées par les jihadistes, des chars d'assaut, de l'artillerie, des bâtiments et autres cibles, mais l'EI continue de gagner du terrain dans certaines régions, notamment près de la frontière turque. Les combattants de l'EI ne se déplacent désormais plus en larges groupes à ciel ouvert, mais se «dispersent» pour éviter d'être frappés depuis les airs, a expliqué le porte-parole du Pentagone. Des frappes aériennes efficaces ne signifient pas que les jihadistes «n'essaient plus ou, dans certains cas, ne réussissent pas à prendre du terrain», selon lui. Mais «l'un des moyens par lesquels nous savons que (les frappes aériennes) ont eu un effet est que précisément les terroristes ont dû changer leurs tactiques, leurs communications et leur commandement». En Irak, des combats les forces kurdes combattaient les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) sur trois fronts dans le nord du pays: à Rabia, une localité à la frontière syrienne, au sud de la ville pétrolière de Kirkouk et au nord de Mossoul, deuxième ville du pays à 350 km au nord-ouest de Bagdad, contrôlée par l'EI. Les soldats sont en train de se battre dans le centre de Rabia, à quelque 120 km à l'ouest de Mossoul, après avoir pris deux villages, a indiqué un haut gradé. Soutenus par des frappes aériennes, les peshmergas (soldats kurdes) ont également attaqué Zoumar, à environ 60 km de Mossoul, et repris des villages au sud de Kirkouk (150 km au sud-est de Mossoul). Deux chasseurs-bombardiers Tornado sont venus appuyer les troupes kurdes prises pour cible par les jihadistes sunnites de l'EI dans le nord-ouest de l'Irak, premières frappes de la Grande-Bretagne depuis l'intervention militaire menée par les Etats-Unis pour détruire l'EI, qui contrôle de larges pans des territoires syrien et irakien.