Annoncés depuis plusieurs mois déjà, les changements à la tête des médias publics ont eu lieu, du moins partiellement. Larbi Ounoughi, qui était à la tête du journal régional An Nasr depuis vingt ans, prendra la direction d'El Massa. Il sera remplacé à son ex-poste par son directeur de la rédaction Abdelkader Toualibi. Larbi Ounoughi, en vieux routier de la presse, arrive avec l'intention de redonner de la couleur au journal El Massa. Il faut dire qu'il sait faire. En 2000, quand il était appelé au chevet d'An Nasr, ce journal était quasiment en situation de dépôt de bilan. Aujourd'hui, soit quinze ans après, An Nasr est le numéro un dans la presse publique quant au tirage et à la vente. Toutes les dettes sont épongées et la trésorerie actuelle solide. Il faut dire que Larbi Ounoughi avait, d'emblée, opté pour une politique de marketing agressive, à l'instar de ce qui se fait dans la presse privée. D'ailleurs, le journal An Nasr est qualifié dans les milieux de la presse de "journal indépendant de la presse publique". La question est de savoir si Ounoughi aura toute la latitude pour reconduire le même management, la même agressivité, la même ligne éditoriale à El Massa, ou se contentera-t-il de gérer le statu quo ? Pour sa part, Achour Cheurfi prendra la tête du mythique El Moudjahid. C'est pour lui un aboutissement au terme d'une longue carrière marquée par une fidélité à El Moudjahid dont il fait partie des meubles. Achour Cheurfi, jusque-là rédacteur en chef, est issu de la "culturelle" et surtout auteur de nombreux ouvrages, notamment un dictionnaire sur les personnages qui ont marqué le paysage culturel algérien. Achour Cheurfi succède à Naâma Abbas. La cérémonie d'installation des deux directeurs est prévue pour aujourd'hui à dix heures. Nous croyons savoir, en outre, que d'autres directeurs dans les médias publics vont "bouger" dans les prochains jours. O. O.