La moudjahida Zohra Drif-Bitat a, pour sa part, réaffirmé la détermination du groupe à poursuivre sa démarche, malgré toutes les attaques et les provocations dont ses membres ont été victimes. Maintenir la revendication relative à une rencontre avec le président de la République et de la mobilisation et extension, dans un deuxième temps, de l'espace lié à cette initiative pour permettre à tous ceux qui s'y reconnaissent de s'exprimer. Ce sont là les deux principales décisions prises par les animateurs du Groupe dit des 19-4, auteur de la demande d'audience adressée le 1er novembre dernier au chef de l'Etat, à l'occasion de la réunion tenue au siège du Parti des travailleurs. Cinq personnalités, qui s'expriment au nom du groupe, ont animé hier une conférence de presse tendant à établir une évaluation de l'initiative un mois après son lancement. Et si la démarche a permis, selon le président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH), Boudjema Ghechir, "d'ouvrir le débat au sein de la société", le groupe tient, visiblement, à prendre ses distances vis-à-vis de l'opposition puisqu'il a été décidé de décliner l'invitation aux travaux de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), tel qu'envisageait de le proposer le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali. "Nous respectons leur démarche, mais nous n'assisterons pas à leur rencontre. Notre initiative est, certes, politique, mais pas partisane. Notre démarche est, avant tout, citoyenne. Le changement ne peut venir que de la société", argue Me Ghechir qui veut pour preuve la composante hétéroclite politiquement et idéologiquement du groupe. Le président de la LADH révèle ainsi que l'écho qu'a eu l'initiative a dicté aux membres du groupe de réfléchir à étendre cet espace à tous ceux qui n'ont pas pu signer la lettre du 1er novembre "pour leur permettre d'exprimer leur citoyenneté". "Certes, nous n'allons pas nous précipiter. Nous ne savons pas quand cela se fera, mais nous devons aller à cet espace", assure Me Ghechir. Commentant la condamnation du général Hassan à une peine de 5 ans de prison, Me Ghechir a dénoncé ce qu'il appelle "le juridisme" qui fait qu'on se réfère aux lois, mais jamais à la morale. "Les cadres doivent, bien sûr, rendre des comptes, mais nous devons respecter leur droit à un procès équitable", estime-t-il, considérant que la lettre du général Toufik a confirmé les craintes exprimées dans la lettre du 1er novembre quant au sort réservé aux cadres de l'Etat. La moudjahida Zohra Drif-Bitat a, pour sa part, réaffirmé la détermination du groupe à poursuivre sa démarche, malgré toutes les attaques et les provocations dont ses membres ont été victimes. "Nous sommes décidés à poursuivre l'alerte et à être aux aguets contre ceux qui veulent porter atteinte à notre pays", tonne-t-elle, tout en n'omettant pas de dénoncer le sort réservé aux hommes qui ont servi loyalement le pays, dans une allusion aux procès faits à certains officiers supérieurs. "Personne n'a le droit de clouer au pilori des hommes qui se sont sacrifiés pour le pays", assène-t-elle. Prenant la parole, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, visiblement très affectée par les attaques du patron du FLN, a estimé que "ceux qui devraient se trouver en prison, ce n'est pas le général Hassan, mais Chakib Khelil et ceux qui veulent brader le pays par tous les moyens". La SG du PT assure que le président Bouteflika l'a assurée, en 2014 que le dossier du général Hassan avait été définitivement classé. "Ce n'est certainement pas lui (le Président) qui l'a sorti aujourd'hui", estime-t-elle, dénonçant "la criminalisation du patriotisme pendant que les vrais criminels sont en liberté". Mme Hanoune révèle, enfin, que des députés, y compris certains du FLN, ont pris l'initiative de saisir le Conseil constitutionnel par rapport aux dérives qu'a connues l'adoption de la loi de finances 2016. H.S.