Des femmes et des hommes en colère Les propos de Saâdani, le forcing à l'APN et la lettre du général de corps d'armée Mediene, sont autant de preuves des dérives graves commises par le pouvoir parrallèle. Le groupe des 19-4 a tenu, hier, sa deuxième réunion d'évaluation, un mois après sa lettre de demande d'audience auprès du président de la République. «Notre démarche se poursuivra plus que jamais», a souligné hier, Boudjemaâ Guechir, président de la Ladh. Les évènements de ces derniers jours sur la scène politique, dont le débat sur la loi de finances 2016 et la lettre du général de corps d'armée, Mohamed Mediene dit Toufik ainsi que les propos de Saâdani sur la secrétaire générale du PT, semblent avoir apporté de l'eau au moulin dudit groupe. «Quel constat faisons-nous de notre démarche?», s'est demandé hier Zohra Drif-Bitat. «Le 1er novembre dernier, nous avons décidé d'envoyer une lettre à Son Excellence le président de la République, où nous demandions en qualité de citoyens et citoyennes de nous recevoir pour attirer son attention sur ce qui nous semblait des dérives très graves qui touchaient au fonctionnement de l' Etat. Un mois après, les faits nous ont donné raison parce que nous posions publiquement la question: est-ce que le président de la République est totalement informé de ce qui se passe dans les rangs du pouvoir parallèle?». Pour Mme Drif-Bitat, les évènements de cette dernière semaine ont apporté une réponse: «Ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale lors du vote de la LF 2016 est d'une extrême gravité et je suis convaincue que jamais le président Bouteflika que nous avons connu ne pouvait être d'accord avec ce qu'un groupe de députés du FLN ont fait: un coup d'Etat institutionnel. Je doute fort que le président de la République soit au courant de ce genre de procédé». «Ce groupe occulte n'a pas tardé à apporter la preuve de ces dérives graves que nous avons dénoncées», a-t-elle ajouté. «Il n'est pas aussi dans l'éducation et les attitudes naturelles du président de la République, qui avait un respect immense pour sa mère, d'insulter les femmes», dira-t-elle. «Or ce que nous avons encore vécu cette semaine est plus grave. j'ai envie de pleurer à l'idée que cet homme est à la tête du parti créé par les Didouche, Ben M'hidi, Benboulaid et Bitat. Est-ce ce genre d'homme qui préside aux destinées de ce glorieux FLN qui ne se rabaisse jamais?» s'est-elle interrogée. «Quelqu'un qui n'a rien à dire et insulte?», a-t-elle indiqué en faisant allusion bien entendu à Saâdani. «A travers ces insultes très graves ce sont toutes les femmes d'Algérie qui sont insultées pas seulement Louisa Hanoune», a-t-elle souligné. «Si j'ai vécu de très près la terreur qu'ont subie les cadres algériens qui se sont retrouvés pour des conditions qu'ils ne connaissaient même pas dans des situations tragiques, je pensais que cette situation était propre aux civils, mais la lettre du général Toufik m'a révélé que ces moeurs inqualifiables existent aussi au niveau de l'institution militaire et ce, quel que soit le sacrifice, la compétence et l'amour que ces cadres peuvent porter à leur pays», a-t-elle conclu. De son côté, Djilali Guerroudj dira que «les derniers évènements sur la scène politique confortent la démarche juste, justifiée et légitime des 19». M.Guerroudj a exprimé sa profonde indignation sur les propos de Saâdani à l' égard de Mme Hanoune. «Je ne me reconnais pas dans ce FLN qui insulte les femmes qui ont plutôt besoin de protection. Un homme qui utilise des propos orduriers pour insulter une femme n'est pas un homme», a-t-il martelé. Par ailleurs,. Mme Hanoune qui a prononcé la Fatiha a défié Saâdani de démissionner comme il l'avait promis. Elle est revenue sur ce qu'elle appelle un coup d'Etat à l'APN pour légitimer la confiscation permanente des prérogatives de la chambre basse, du gouvernement et du président de la République. «Les députés de l'opposition, dont certains députés FLN, des indépendants vont coordonner leurs actions et initiatives pour faire barrage à la loi de finances 2016», dira-t-elle. Il s'agit, vraisemblablement de demander au président de la République de faire bloquer cette loi par le tiers présidentiel au Sénat. «S'il y a une preuve démontrant le danger qui pèse sur la pérennité de l' Etat, il est venu lors des débats sur la LF 2016», a-t-elle affirmé. «L'objectif de la réintroduction par un forcing de l'article 71 est relative à la politique d'austérité et la suppression de toutes les subventions», a-t-elle ajouté. D'après Mme Hanoune «le président de la Répulique a affirmé lors du Conseil des ministres de ce début de l'année en cours, que le recours à l'endettement extérieur est impossible car cela serait mortel pour l'Algérie». La lettre du général Toufik, m'a rappelé le témoignage que m'a fait personnellement le président de la République sur le général Hassan en janvier 2014: «Cet homme est patriote jusqu'à la moelle et des fois son souverainisme est agaçant et c'est la probité même, et doué d'une finesse dans ces capacités d'analyse et de prospectives.»