Le déclin du commerce de l'automobile, avec une diminution des ventes équivalant à 200 000 unités par rapport à l'année 2014, n'a pas influé sur la compagnie Alliance Assurances. Celle-ci a réussi à tirer son épingle de jeu, malgré une perte sèche de 6 milliards de dinars pour les assureurs. La compagnie a fait un saut qualitatif en termes de diversification de son portefeuille-offres. En effet, après Oto-Km lancé en mai dernier (30 000 ventes), Alliance Assurances a mis sur le marché neuf autres produits dédiés au secteur de la santé publique, des véhicules utilitaires, des taxis particuliers, des taxis entreprises, des entreprises de location, de la formation, de transports de marchandises et de voyageurs. Hier, lors d'un point de presse, M. Khelifati, P-DG de la compagnie, a annoncé le lancement, demain, mercredi, à l'occasion du salon d'Oran (Autowest), d'un autre produit, en l'occurrence, Oto-West. "Aujourd'hui, il est essentiel de segmenter sa clientèle et d'aller vers le ciblage catégoriel en tenant compte du comportement des consommateurs", a-t-il indiqué. Il a révélé, par ailleurs, que la compagnie vient de mettre au point, via sa filiale Orafina-Technologies, un système d'information orienté vers le pilotage décisionnel, à savoir Iris (Insurance and Reinsurance Integrated System) pour assurer un management de pointe. Ce dernier s'ajoute au lancement prochain d'une filiale avec les Français, chargée de réduire au minimum les délais d'expertise et au maximum les délais de remboursement. Et pour réussir cet ensemble de défis, Alliance Assurances a lancé un projet dénommé "Assainissement et amélioration des délais de règlement". Ce dernier, composé de 3 axes, vise au règlement de tous les dossiers dommages toutes branches. À l'heure actuelle, il est de l'ordre de 98%, soit une baisse de 25 000 à 7 000 dossiers. Ce projet vise aussi à liquider les sinistres antérieurs intercompagnies et à la signature de la convention intercompagnies pour définir les délais de liquidation et empêcher la reconstitution de nouveaux stocks entre les compagnies. Par ailleurs, M. Khelifati a révélé qu'un protocole d'accord sur les remises a été signé pour contraindre les compagnies à cesser de brader les produits au détriment de la qualité de service. "L'assurance n'est pas un produit social", a indiqué M. Khelifati qui a, par ailleurs, dénoncé la concurrence déloyale, notamment basée sur l'exclusion des compagnies privées dans les projets engagés par des entreprises publiques. "Il y a des pratiques illégales. Suite à notre plainte contre une entreprise qui avait exigé un capital de 4 milliards de dinars dans son cahier des charges pour soumissionner, nous avons été auditionnés, en juin dernier, par le conseil de la concurrence. À ce jour, il n'y a aucun résultat !", dira le conférencier pour illustrer l'environnement malsain dans lequel évolue ce secteur. Il citera également le cas des entreprises étrangères qui octroient illégalement les marchés aux compagnies des assurances étrangères et celui des entreprises publiques qui privilégient les compagnies des assurances étatiques. "Le secteur des assurances est en difficulté. Il est tributaire d'un changement en profondeur du secteur des finances." F.B.