Hier matin, afin de crier leur ras-le-bol, les citoyens de nombreuses communes et villages de la wilaya de Bouira sont sortis dans la rue pour bloquer la circulation sur plusieurs axes routiers. Confrontés à une nouvelle tarification de prix des transports publics appliquée, hier, au premier jour de la semaine, des dizaines de citoyens du village de Aïn-Laloui, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, ont investi la RN18 dressant des barricades pour empêcher la circulation automobile. Les manifestants, qui s'étaient rassemblés, dénonçaient sans retenue aucune la nouvelle hausse des prix qui touche une multitude de produits et les prestations de services. “Nous ne sommes pas prêts à subir d'autres charges et d'autres augmentations. Une bonbonne de gaz qui coûte à présent 200 dinars dans un pays classé deuxième producteur de gaz, c'est honteux. Cela montre à quel point l'Etat méprise le pauvre citoyen”, vocifère un homme âgé au milieu de la foule. Rencontrés sur les lieux, d'autres citoyens parlaient, eux, des revendications soulevées précédemment, mais qui sont restées lettre morte telles que le logement et le travail qui manquent cruellement dans la région. “Les logements sont achevés depuis des années, mais ils sont toujours fermés pour je ne sais quelle raison”, lança un jeune debout au beau milieu de la chaussée. De son côté, dans la matinée d'hier, la population de la région d'El-Hachimia, au sud de Bouira, s'est révoltée contre les augmentations qui se pratiquent au détriment des pauvres malheureux. L'augmentation des prix du transport sont à l'origine de la manifestation qui a duré une bonne partie de la matinée. À l'est de Bouira, dans les localités d'Ahnif et d'Ath-Mansour, les populations avaient également manifesté, hier, en début de matinée. La RN5 a été bloquée par des barricades et coupée à la circulation durant plusieurs heures. Les manifestants, qui ne cessaient de réitérer leur rejet des augmentations décidées sans crier gare par le gouvernement Ouyahia, avaient soulevé d'autres revendications d'ordre social. R. S.