Aux débuts des années 2000, la population visée par ce trafic était celle de la frange des 20-40 ans qui s'est translatée et actuellement la consommation des psychotropes touche même les élèves scolarisés du primaire. Selon le bilan officiel de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, 395 346 comprimés psychotropes ont été saisis durant les trois premiers trimestres de cette année, contre 815 585 durant la même période de l'année dernière. Aux débuts des années 2000, la population visée par ce trafic était celle de la frange des 20-40 ans qui s'est translatée et actuellement la consommation des psychotropes touche même les élèves scolarisés du primaire. Plusieurs artifices sont utilisés par les narcotrafiquants pour conquérir le milieu scolaire et également pour tromper la vigilance des services de sécurité avec le recrutement d'élèves pour le deal. De cette manière, les psychotropes sont introduits dans les établissements scolaires d'une manière discrète qui échappe à la vigilance des policiers. La forme des psychotropes qui, désormais se présentent sous forme de bonbons, accentue l'installation de ce dangereux phénomène dans les établissements scolaires. Dans ce cadre, on cite les deux affaires les plus récentes dans lesquelles deux réseaux de trafic de psychotropes ont été démantelés. Sur les 11 individus interpellés au total, 6 étaient des mineurs. Un phénomène qui prend des proportions alarmantes notamment dans la région extrême ouest que favorise plus que partout ailleurs la disponibilité des psychotropes lorsqu'on sait qu'ils sont introduites en quantités phénoménales. Le poids relativement léger des psychotropes, qui facilite son introduction du Maroc et son transport vers l'intérieur du pays ainsi que le substantiel profit qui peut en être soutiré, sont à l'origine d'une ruée de jeunes qui s'investissent dans ce créneau. C'est au quotidien que des jeunes de l'intérieur du pays qui tentent le transport de psychotropes sont interpellés par les services de sécurité sur l'axe Maghnia-Oran. Ils s'occupent soit du transport pour le compte de puissants narcotrafiquants, soit du deal pour leur propre compte au niveau des boîtes de nuits ou des pôles de divertissement ou encore pour la revente directement aux dealers. Rachid, un Oranais qui, selon lui, se déplace 2 fois par semaine à Maghnia pour s'approvisionner en psychotropes, lance sans état d'âme : "Le trafic de psychotropes m'a permis de sortir du calvaire du chômage et de gagner très bien ma vie". Il affirme avoir, au bout de 2 années de deal, acheté un logement et roule en Polo. On apprend auprès de notre interlocuteur que les prix des psychotropes varient à l'achat de 30 DA et 1000 DA et entre 200 DA et 5000 DA à la vente, c'est dire le gain substantiel. Pour illustrer la portée de ce trafic, 1 580 trafiquants et 1 574 consommateurs de substances psychotropes ont été interpellés durant les 9 derniers mois de 2015.