Les pouvoirs publics à Mila, et contre toute attente, décident de raser le jardin public Chaâboub-Rachid, considéré comme le poumon de la ville. La décision est tombée comme un couperet, mardi, lors de la visite du wali à l'APC du chef-lieu de wilaya. En effet, l'APC envisage de raser l'historique et non moins somptueux square et le remplacer par une esplanade, dans le cadre de ce qu'on appelle "Plan d'aération du chef-lieu de wilaya". On prévoit également d'extirper l'ensemble des arbres qui l'agrémentent, dont certains ont plus d'un siècle. En somme, un vrai massacre est donc en préparation quelque part au niveau de l'administration municipale, dont l'une des missions est pourtant la protection et la promotion du patrimoine de la collectivité. La maquette de la future esplanade, présentée ce mardi au wali, se décline comme un espace nu, comprenant des carrées de verdure, avec des bancs sur les côtés, sans plus. L'esplanade s'étendra entre le bâtiment de l'APC et l'actuel siège de la direction du tourisme. Le projet, qualifié de dangereux par des associations de la société civile, connaît une vive opposition dans les milieux des citoyens de la ville. "Ce projet est le deuxième pas dans le processus de bradage de cet espace, le premier pas étant l'enlèvement de la clôture qui ceinturait cet espace à l'époque du wali Djamel Eddine Salhi. Et dans quelques années, le terrain, convoité par les prédateurs du foncier, sera très certainement, livré au béton", nous dira un président d'association. Ce que les riverains redoutaient est donc arrivé. Nos interlocuteurs de la société civile expriment, en effet, leur opposition à ce projet "qui va enlever à la ville l'un de ses prestigieux repères", en menaçant de s'y opposer publiquement. Rappelons que le jardin Chaâboub-Rachid, plus connu comme Djenan El Beylic, est le seul espace vert digne de ce nom que possède la ville. Affreusement dégradé et banalisé depuis l'enlèvement de la clôture en fer forgé, l'enclos s'est transformé en urinoir à ciel ouvert. K B.