Le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, a estimé, lundi à Tipasa, que la célébration par les Algériens du Mawlid Ennabaoui Echarif découle de leur amour pour le Prophète (QSSSL). Cette affirmation fait suite à une campagne d'affichage ayant touché certains quartiers d'Alger proclamant "illicite la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif (anniversaire de la naissance du Prophète QSSSL)". En réponse à la question de ces illuminés qui se demandent s'il fallait bien continuer à célébrer le Mawlid Ennabaoui comme cela avait été fait jusque-là en Algérie, la réponse du ministre à cette question - et la polémique qu'elle sous-tend paraît de toute évidence - était très forte et sans ambiguïté. Les Algériens ont célébré cette fête religieuse depuis quatorze siècles et continueront à le faire, contrairement aux salafistes qui crient à l'innovation (bida'a) quand on parle de célébrer la naissance du Prophète (QSSSL). Mais, ces derniers ont eu droit à une réponse très forte. "L'amour du Prophète Mohamed (QSSSL) ne peut être interdit par une fetwa étrangère au référent religieux algérien", a indiqué le ministre, en réponse à une question relative à des affiches placardées au niveau de certains quartiers d'Alger proclamant "illicite la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif (anniversaire de la naissance du Prophète QSSSL)". "Le président de la République a décrété un mois entier pour célébrer cet événement, à travers des manifestations religieuses", a-t-il ajouté à ce propos. L'attachement des Algériens à la célébration du Mawlid Ennaboui "provient d'un référent religieux et socioculturel enraciné en eux", a assuré le ministre, soulignant qu'en aucun cas il est question de leur rompre ce sentiment. La célébration de la naissance du Prophète Mohamed (QSSSL) intervient dans une conjoncture de la résurgence du salafisme, qui a réoccupé de nombreux espaces médiatiques et politiques du pays, d'où cette campagne d'affichage. Le Mawlid Ennabaoui désigne une fête qui commémore généralement la naissance du Prophète de l'islam, Mohamed (QSSSL), qui se célèbre à la date du 12 de Rabia al-awal, troisième mois de l'année musulmane, par bon nombre de communautés musulmanes dans le monde, aussi bien sunnites que chiites. Cette commémoration est un acte que la très grande majorité des exégètes du monde musulman a accepté et continue d'accepter. il n'y a qu'à citer cheikh Ibn Taymiyya qui a écrit : "Même si nos prédécesseurs ne le faisaient pas (comprendre : ne célébraient pas le Mawlid) et qu'ils avaient de bonnes raisons, il n'y a rien qui soit contre (cette célébration)." Il dit également dans son encyclopédie de fatawa : "Célébrer et honorer la naissance du Prophète et en faire un moment exceptionnel, comme le font certains, est une bonne chose en laquelle réside une grande récompense, à cause de la bonne intention d'honorer le Prophète." Al-Hafiz Ismaïl Ibn Kathir, le célèbre exégète, autorise également la célébration du Mawlid et enchante cette fête dans un de ses ouvrages, tout autant qu'Ibn Qayyim al-Djawziyya, le plus célèbre et meilleur élève d'Ibn Taymiyya.