Tout comme les années précédentes, le gouvernement table pour l'année prochaine sur une croissance économique proche de 5 % (4,6% exactement). Ces prévisions ont régulièrement été démenties au cours des dernières années avec une croissance qui a été en moyenne de l'ordre de 3% depuis près de 10 ans. Cette contre-performance a, jusqu'ici, été surtout imputable statistiquement à la stagnation voire le recul enregistré au cours de cette période par la production du secteur des hydrocarbures. Il n'y a pas de raison de penser que les performances seront meilleures en 2016. D'autant plus que la réduction des dépenses d'équipement de l'Etat devrait peser sur l'activité du secteur des travaux publics qui a été un des principaux moteurs de la croissance des dernières années. Les exportations et les réserves de change en baisse sensible Du point de vue de nos échanges extérieurs, l'année 2016 devrait surtout être caractérisée par une nouvelle et forte baisse des revenus issus des exportations d'hydrocarbures. Selon les chiffres communiqués récemment par le ministre des Finances, ces derniers devraient s'établir à 26,4 milliards de dollars en 2016, contre une prévision de clôture de 33,8 milliards de dollars en 2015. Avec des importations en baisse, mais qui seront encore proche de 50 milliards de dollars l'année prochaine, c'est un déficit commercial record, compris entre 20 et 25 milliards de dollars, qui est prévu l'année prochaine. Compte tenu des déficits supplémentaires enregistrés par nos échanges de services et des mouvements de capitaux, le déficit de la balance des paiements devrait atteindre le niveau sans précédent de 30 milliards de dollars en 2016. En conséquence les réserves de change risquent de passer de 151 milliards de dollars en 2015 à 121 milliards à fin 2016, toujours selon M.Benkhalfa. À noter que ces différentes projections reposent sur l'hypothèse d'un prix moyen du baril de 45 dollars en 2016. L'Etat va puiser largement dans les réserves du FRR Sur le plan budgétaire, le gouvernement annonce pour l'année prochaine des dépenses de l'Etat en baisse de 9% mais encore proches de 78 milliards de dollars. Avec des recettes prévues de l'ordre de 49 milliards de dollars, le déficit budgétaire sera considérable en 2016 (12% du PIB selon le chiffre communiqué récemment par M. Benkhalfa). Son impact sera cependant amorti au moyen du recours à l'épargne accumulée dans le Fonds de régulation des recettes(FRR) qui devrait perdre l'année prochaine au moins la moitié de ses réserves et terminer l'année 2016 avec une dotation d'un peu plus de 17 milliards de dollars selon les prévisions du gouvernement qui sont encore jugées très optimistes par beaucoup de spécialistes.