Le dinar a perdu 11,9 % de sa valeur par rapport à l'euro et 9,37 % par rapport au dollar américain, uniquement pour la période du 30 mars au 30 octobre 2015. Le processus de glissements successifs se poursuivra en 2016, aboutissant à une importante dévaluation du dinar. Selon Mohamed Kessel, expert financier, l'euro s'appréciera fortement face au dinar en 2016. Il pourrait atteindre le seuil de 120 dinars contre un euro et le dollar pourrait s'échanger à 130 dinars. Déjà, Sur le marché parallèle, il fluctuera entre 180 et 200 dinars pour un euro. Il dépasse les 180 dinars actuellement à Port-Saïd. L'écart entre le marché parallèle de la devise et le marché officiel pourrait atteindre les 30%. Ce qui est très important. On serait alors très loin de l'assèchement du marché noir de la devise. En revanche, si le gouvernement s'attaque aux circuits informels qui alimentent principalement ce marché, l'euro pourrait s'échanger à 150 dinars, ajoute Mohamed Kessel. Cettte situation de glissements successifs du dinar amorcée depuis 2014 aura des repercussions sur le pouvoir d'achat de la majorité des citoyens. La dévaluation du dinar par rapport à l'euro serait du moins 40% en trois ans. Le dinar a perdu 11,9 % de sa valeur par rapport à l'euro et 9,37 % par rapport au dollar américain, uniquement pour la période du 30 mars au 30 octobre 2015. Ce sera l'un des principaux facteurs qui vont pousser à la hausse des prix ou l'inflation en 2016. Les produits de large consommation importés seront sans doute touchés : café, sucre, huile, légumes secs, véhicule.... D'autres biens produits localement à partir de matières premières importées seront également touchés du fait de la dévaluation du dinar. À terme, l'évolution des taux d'intégration et de la valeur ajoutée locale rendra la production locale plus attractive qu'un produit importé, si l'Etat favorise les conditions de production adéquate, soutient Mohamed Kessel. Le spécialiste constate que les autorités monétaires naviguent à vue. Comment peut-on lancer un proccessus de dévaluation du dinar sans mettre en œuvre de mécanisme de change à terme accessible aux seuls producteurs, permettant de maîtriser l'impact de la dévaluation sur les produits fabriqués localement. Et partant d'atténuer la hausse des prix des produits de large consommation. En somme, on n'a rien fait selon lui pour protéger les producteurs. K. R.