La Coordination nationale du mouvement citoyen (CNMC) a critiqué l'accord conclu, le 15 janvier dernier, entre le chef du gouvernement et la fraction du mouvement citoyen menée par Belaïd Abrika. Hakim Kacimi, porte-parole de la CNMC, a qualifié, hier, à la maison de la presse Tahar-Djaout, ledit accord de “simple communiqué conjoint, vide de tout sens politique, avec installation d'un mécanisme de participation directe avec le pouvoir”. Et à Kacimi de rappeler que le communiqué du 17 mars 2004 est “beaucoup plus consistant” et “traduit une meilleure approche pour une solution sérieuse de la crise puisque à ce moment-là, le chef du gouvernement s'était engagé à reconnaître le tamazight sans passer par le référendum”. En matière de reproches, Hakim Kacimi et ses compagnons en ont fait beaucoup au chef du gouvernement qui n'aurait pas, à leurs yeux, respecté ses engagements quant à la satisfaction des six incidences. Le porte-parole de la CNMC a cité les excuses publiques qu'aurait dû présenter le directeur de l'ENTV à la population de la Kabylie, comme convenu, immédiatement après l'épisode du dialogue de l'année dernière. “Le chef du gouvernement a attendu une année pour enjoindre au directeur de l'ENTV l'ordre de le faire”, s'est écrié Kacimi. Selon ce dernier, ce retard d'une année a causé à la Sonelgaz un préjudice financier de 80 milliards de centimes puisque, depuis, les citoyens n'ont pas payé leurs factures d'électricité. “Nous refusons à ce que ce soit le citoyen ou la trésorerie publique qui supporte la facture. Dès demain (aujourd'hui, ndlr), nous saisirons le président de la république et le ministre des finances pour que ce ne soit pas le cas. C'est au chef du gouvernement de prendre ses responsabilités”, affirme-t-il. “Curieusement, si ce dernier n'a pas été très amène avec le chef du gouvernement, ce n'est pas le cas avec les membres de la délégation des archs qu'il a quelque peu ménagés”. Il les a même qualifiés de “délégués authentiques et légitimes du mouvement citoyen” qui “ont fait ce qu'ils ont pu”. Hakim Kacimi s'est dit, en outre, disponible pour un “dialogue avec les pouvoirs publics dans la transparence la plus totale et loin de la compromission”. Il dit aussi avoir saisi le chef du gouvernement la semaine dernière et qu'ils se rencontreront la semaine prochaine. Pourquoi ? Afin de lui proposer “la feuille de route de la CNMC”. Une feuille de route stipulant qu'il ne peut y avoir de satisfaction de la plate-forme, d'essence éminemment démocratique, sans la révision de la loi fondamentale du pays, la décentralisation et le changement de la nature de l'état. Par ailleurs, Hakim Kacimi a indiqué que la CNMC travaille pour la réunification des rangs du mouvement citoyen. “Il y a des contacts informels entre les différentes ailes du mouvement citoyen. Notre objectif est l'organisation d'une rencontre nationale pour la citoyenneté ainsi que la structuration de la CNMC à l'échelle nationale”, affirme-t-il. Les membres de la SNMC se réuniront, aujourd'hui, apprend-on, enfin, de Hakim Kacimi en personne. A. C.