Le drame des migrants et réfugiés n'en finit pas en Afrique. Des centaines de migrants africains ont tenté hier de gagner l'enclave espagnole de Ceuta à la nage ou en escaladant la clôture frontalière, a indiqué la Croix-Rouge espagnole qui a fait état de deux morts, noyés. Selon la Croix-Rouge espagnole, 185 migrants ont pu gagner l'enclave espagnole depuis le Maroc au prix de blessures diverses et 12 d'entre eux ont dû être hospitalisés. À l'aube, vers 03H00 GMT, des migrants ont pris d'assaut la clôture surmontée de barbelés près de Benzu dans le nord du territoire, selon la Croix-Rouge. Dans le même temps, quelque 200 autres tentaient de gagner l'enclave espagnole à la nage depuis les côtes marocaines, a annoncé l'agence officielle marocaine MAP. Les autorités marocaines ont intercepté 104 migrants et ont retrouvé deux corps dans la mer près de la frontière, selon l'agence. Des volontaires de la Croix-Rouge ont traité les migrants qui ont réussi à traverser la frontière et étaient pour la plupart blessés, leur fournissant également des vêtements et des chaussures, a annoncé l'organisation dans un communiqué. Douze d'entre eux ont dû être hospitalisés pour fractures, blessures nécessitant des points de suture ou hypothermie, a-t-elle précisé. Chaque année, des milliers de migrants risquent leur vie pour atteindre les enclaves de Ceuta et Melilla, les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec l'Afrique. L'Espagne avait consolidé les clôtures frontalières des deux enclaves l'an dernier pour faire face à un afflux du nombre de migrants tentant de franchir illégalement la frontière. Certains tentent de franchir les clôtures de sept mètres de haut séparant ces enclaves espagnoles du Maroc, tandis que d'autres essaient de gagner les communautés autonomes à bord d'embarcations. L'an dernier, 15 migrants étaient morts noyés après avoir tenté de gagner Ceuta à la nage. Des organisations de défense des droits de l'Homme et des migrants ont accusé la police espagnole d'avoir tiré à balles réelles et lancé des gaz lacrymogènes dans leur direction. Le gouvernement espagnol a depuis assuré que ses gardes n'avaient plus recours aux balles réelles contre les migrants. R. I./Agences