Plutôt que de rebondir sur les attaques dont elle est l'objet de la part d'Ennahar, elle a préféré rendre un hommage à Hocine Aït Ahmed, saluant sa mémoire et son combat. Invoquant la situation délicate que traverse le pays, Louisa Hanoune, n'a livré, hier, aucune des révélations fracassantes qu'elle a promis de faire sur l'enrichissement illégal de ces "fils de hauts responsables algériens", qui seraient derrière la cabale dont elle ferait l'objet, ces derniers jours. Certains que celle-ci allait passer de la parole à l'acte, notamment après la diffusion, jeudi, de l'enquête télévisée de la chaîne privée d'Ennahar, la mettant en cause dans des affaires scabreuses, les journalistes venus assister à la conférence de presse, que celle-ci a animée, jeudi, à Annaba, en marge d'un meeting populaire, sont ainsi restés sur leur faim. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a préféré plutôt rendre un vibrant hommage à feu Hocine Aït Ahmed, dont elle a rappelé le glorieux parcours depuis la naissance du mouvement nationaliste et son exil, en passant par la lutte qu'il a menée inlassablement, souvent dans la souffrance, pour la consécration d'une Algérie prospère et démocratique. Cette pensée au héros qu'a été Hocine Aït Ahmed a été suivie par des applaudissements et des youyous interminables. Dans un long réquisitoire, elle s'en prendra à l'oligarchie qui s'est immiscée dans la vie politique du pays, favorisant ses propres intérêts en sacrifiant l'avenir d'un peuple tout entier. Elle dénoncera l'austérité que ne manquera pas de générer la loi de finances 2016, "un projet qui peut provoquer l'explosion du pays s'il est mené à son terme", alertera-t-elle. Pragmatique, pourtant, elle dira que la situation de crise que vit le pays peut être redressée, pour peu que l'on récupère les 5 milliards de dollars US que l'Algérie a prêtés au FMI et que l'on s'intéresse au problème du démantèlement tarifaire et au recouvrement des milliards de dinars prêtés par nos banques à l'oligarchie, que constituent les 5 000 nouveaux milliardaires et qui ne sont pas remboursés à ce jour. "Ces gens-là ont vendu leur dignité, bien sûr, je ne parle pas des professionnels du secteur qui font honnêtement leur travail, ceux-là, je leur dois le respect". Revenant sur les enquêtes réalisées par la chaîne TV et le quotidien Ennahar, Mme Hanoune se voudra distante et même ironique en déclarant tout simplement que les pseudo-révélations faites sur son compte, sa famille et sur le député PT, Smaïn Kouadria, ne sont que de vulgaires affabulations. "Je n'ai pas connaissance de tous les biens dont on a parlé. En revanche, les véritables propriétaires de ces biens n'ont qu'à bien se tenir, parce que je vais réclamer ce qui m'appartient par la grâce de ces médias", dira-t-elle sur le ton de la dérision. Plus sérieuse, elle se fera menaçante en direction de Baha Eddine Tliba, qu'elle ne nommera pas par dégoût, qualifiant plutôt ce député et homme d'affaires de "monstruosité". "On dit qu'une enquête a été ouverte sur moi et ma famille. De mon côté, je demande que des investigations approfondies soient menées sur la mafia qui sévit à Annaba, sur la dilapidation du foncier, sur les détournements de terrains, sur l'accaparement des biens de l'Etat dans la wilaya d'Annaba. Je ne vais pas me laisser faire. Je m'autorise même à affirmer qu'ils se sont attaqués à un nid de guêpes et ils ne s'en sortiront pas. Aussi, je demande à ce qu'au cours de cette enquête, M. Mohamed El-Ghazi, qui est l'ex-wali d'Annaba, soit entendu et confirme que je n'ai jamais rien pris à Annaba", assurera la secrétaire générale du Parti des travailleurs. A. A.